Haut de plafond, sombre et faiblement éclairé par de simples bougies, le sanctuaire était désert. Il n’y avait qu’un autel élevé sur une tribune en pierres taillées sur lequel se trouvait un grand cerf immobilisé par des cordages épais. De la buée se dégageait à chacune de ses respirations tant il faisait froid et humide. Aussi, un jeu d’ombre et de lumière faisait vaciller la vie tout au fond de son regard, il se savait déjà condamné à mourir.

Soudain, les grandes portes en bois sculpté s’ouvrirent. Un vent pénétra le sanctuaire qui balaya l’éclairage sans toutefois éteindre les mèches chancelantes. Une grande femme apparut alors d’une démarche sereine mais assurée. Elle était d’une grandeur qui lui donnait naturellement une certaine dignité. Ses épaules droites et la tête haute ne faisaient qu’accentuer cet aspect envoutant. Elle avait de longs cheveux d’une blancheur immaculée et maintenus sur le haut de son crâne par des baguettes elles-mêmes sculptées comme s’il s’agissait de petits serpents figés dans le bois. Elle dégageait tant de beauté malgré un âge pourtant bien avancé. Elle était vêtue d’une robe légère qui laissait sa gorge apparente laissant ainsi apparaître un collier dont la pierre reflétait la faible lumière du sanctuaire.  

A sa suite, trois femmes apparurent dans un silence sacré. Deux d’entre elles étaient porteuses de lumière car elles tenaient chacune un candélabre étincelant. La troisième maintenait contre sa poitrine un petit coffret en bois sombre. Les deux premières avaient le visage incliné et protégeaient les flammes d’une main qu’elles tenaient par devant. Enfin apparût un jeune homme, le seul parmi toutes ces femmes. Son regard pénétrant fixait devant lui sans se soucier du cordage qui maintenait fermement ses deux mains liées.

La plus grande des femmes, celle aux cheveux blancs se déplaça d’un pas léger jusqu’à l’autel et se glissa derrière. Ses mains caressèrent le grand cerf qui se cambra au contact de ses doigts. D’un geste, elle invita le jeune homme à la rejoindre. Ce dernier s’exécuta lorsque les trois autres femmes s’écartèrent pour le laisser passer. Bien qu’il tînt ses poignets fermement ligotés devant lui, il ne manifestait pas la moindre appréhension. Il gravit les escaliers qui menaient devant l’autel et lorsqu’il se retrouva à hauteur de celui-ci, leva son regard et le plongea dans celui de la femme.

« Elderion, mon fils… » souffla Elslevia. Elle tendit une main vers son visage et le caressa d’une douceur que seule les mères pouvaient témoigner. Tous deux avaient ce même regard pénétrant. Ils se fixaient mutuellement sans trahir la moindre émotion.

Elle laissa ensuite retomber sa main avec toujours autant de douceur. De cette même main, elle fit signe à celle qui portait la petite boîte de venir la rejoindre. C’est alors qu’elle prit la parole. Dans ce sanctuaire qui était haut de plafond, sa voix résonnait de manière céleste.

« Notre Dieu à tous nous imprègne de sa volonté ! Sa volition divine a dirigé ce monde et le dirige toujours aujourd’hui par nos actes qui ont pour but de réaliser ses desseins. » Elle s’interrompit en douceur afin d’ouvrir la boîte qu’on venait de lui remettre à cet instant. Elle en sortit une dague dont le manche était lui-aussi sculpté. Sa lame était resplendissante et semblait refléter le moindre fragment de lumière présent en ces lieux.

« Le Grand Basilic exige des sacrifices ! Il est de notre devoir de réaliser sa volonté pour que règne enfin la destruction. » Elle tendit le bras par-dessus le cerf et saisit Elderion par le cou et l’incita à se pencher par-dessus.

« Tu es Naga, fils du Grand Basilic ! Ton sang lui appartient ! » A la lueur des bougies, Elslevia poignarda Elderion. La lame scintilla une dernière fois avant de se perdre dans ses entrailles. Elle le maintenait toujours aussi fermement par le cou, ce qui l’empêchait de chuter. Mais déjà il sentait ses forces le quitter. Ses jambes tremblotaient malgré tous ses efforts pour rester debout.

Le Naga finit par glisser d’entre les doigts de sa mère et s’effondra au sol. On lui vint aussitôt en aide, les trois femmes se précipitèrent sur lui et l’aida à se relever tandis que sa mère le fixait toujours aussi froidement, mais cette fois-ci avec une lueur de peur qui faisait vaciller son regard.

Du sang coulait le long de sa tunique, jonchant le sol d’une flaque foncée qui absorbait la lumière. Il avait perdu tant de force qu’il ne supportait plus son propre poids et risquait de glisser à tout moment avec tout ce sang sous ses pieds. Mais ses pieds quittèrent le sol sans même sentir que des mains le portaient. Il fut placé aux côtés du cerf dont le seul signe montrant qu’il était encore en vie était sa poitrine qui se levait avec précipitation à chacune de ses respirations. Elderion se mit lui-aussi à haleter. Il faisait si froid que sa poitrine le serrait au point d’avoir du mal à respirer.

« Tu es Naga, mon propre fils ! Notre sang t’appartient ! » Et à ces mots, elle trancha les liens du Naga avant de jeter la dague au loin. Elle plaqua ensuite ses deux mains sur la créature qui depuis le début était ligotée à l’autel. Ses yeux s’agrandirent comme si un grand mal le saisissait. L’animal se débattit mais en vain car les liens étaient trop solidement serrés. Peu à peu, il commençait à perdre en fougue. Ses poils jusque-là colorés perdirent en couleur tandis que sa peau semblait se flétrir à vue d’œil.

« De la destruction et de la volonté du Grand Basilic apparaîtra le renouveau ! Tu renais Elderion, tu renais parmi les tiens. Ton sang porte en lui le pouvoir de guérir au prix de la destruction ! »

Le concerné qui était en train d’agoniser sur l’autel sentit la chaleur le regagner progressivement. Le froid commençait à le quitter et sa respiration se faisait plus paisible. Le sang cessa alors de se répandre sur l’autel et lorsqu’il porta sa main à son abdomen, il vit que la plaie était guérie. Il ne lui restait qu’une cicatrice désormais. Sa mère se pencha alors afin de le prendre dans ses bras dans un élan de soulagement. Couché sur le dos, il ressentit le poids de tout l'amour maternel peser sur lui. Ce n'est qu'alors qu'il remarqua une chose qu'il n'avait pas vu auparavant. Il s'agissait des baguettes sculptées maintenant la chevelure de sa mère. Elles étaient blanches et représentaient un serpent.

« Le serpent blanc ne saurait mourir. »

Spoiler:

@Elderion Slavantis : Excellent RP, les Nagas vont nous donner du fil à retordre ! Tu es validé en tant que Guérisseur, tu gagneras 10/stats et tu pourras utiliser le dé soin à la place d'une action (attaque). Tu as également accès aux sceptres, ainsi qu'aux dagues, tonfas, épées et boucliers. Les armures restent inchangées. Tu remportes également 90 points d'expérience et 20 PO

Classe souhaitée : Corrompue

Au petit matin, de nouveaux pouvoirs surgissaient...

Arwen dormait dans une pièce carrée qui n’était éclairée que par une faible lueur qui oscillait, menaçant de s’éteindre à tout moment. Aussi étroite que ses hanches, elle n’avait qu’assez de place pour poser son petit paillasson afin de passer sa nuitée dans une chambre de fortune qu’elle squattait depuis quelques jours. Lorsque l’on est sans domicile, le quotidien est chaque jour une nouvelle épreuve qu’il faut relever avec courage –Arwen- quant à elle, préférait relever ce défi avec ingéniosité.

Un coup de vent traversa la pièce mal isolée par les planches de bois pourries et la dernière lueur qui procurait aussi chaleur s’éteignit, laissant l’Elfe dans le noir le plus complet. Celle-ci, plongée dans un cauchemar des plus terribles, ne remarquait même pas qu’elle tremblotait inconsciemment de froid et de peur. Bien qu’invisible à cause de la pénombre, une énergie noire entourait l’isolée : aura qui devenait de plus en plus brillante au point de faire luire le bateau dans lequel elle dormait.

Soudainement prise de violents soubresauts, les spasmes firent sauter plusieurs fois le corps de l’endormie, avant de retombée lourdement contre le sol. Son aura dantesque prit ensuite forme et devint de plus en plus palpable jusqu’à devenir tangible. La matière noire en elle se réveillait peu à peu. Le démon en elle se réveillait. Il était grand temps.

Arwen sortit de sa prostration et ouvrit les yeux qu’elle écarquilla aussi tôt. Qu’est-ce ? Que faire ? Elle ne connaissait pas cette aura et elle n’était pas non plus capable de la contrôlée. Paniquée, l’elfe se redressa et s’adossa contre quelques planches, recroquevillant sa tête dans ses genoux. C’est alors qu’elle se souvenait. Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait cette étrange forme noire –dans ses cauchemar- avait-elle déjà vu chose semblable.

La matière noire tourna rapidement autour de la pirate avant de prendre forme devant elle. Une tête démoniaque, plus grande qu’elle, la fixait de ses yeux noirs comme l’obscurité des abysses. Arwen voulu reculer, mes ses fesses avaient déjà atteint le fond de la cabine. Aucune retraite ne semblait lui être permise. Aller sur le pont ? Fallait-il encore y penser.

La tête disparue dans un nuage de matière noire puis une nouvelle silhouette se dessina devant ses yeux aussi ébahis qu’apeurés. Elle se souvenait de cette personne, l’un de ses anciens démons lorsqu’elle était encore une esclave. La femme tenait un fouet puis apparu une version enfantine d’Arwen en matière noire. Enfin, se déroulait devant elle une ancienne scène de maltraitance qu’elle avait vécue. L’elfe fermi ses yeux et se balance d’avant en arrière.

« Rien n’est vrai, tout est faux... »

Elle entendit ensuite une voix séduisante et féminine dans sa tête.

« Ne nie pas la vérité, accepte ta condition démoniaque. Accepte ce que tu es Arwen et pactise avec moi. Réveille-moi ! »

« Qu’es-tu ?! » répondit-elle en criant.

« Je suis toi, tu es moi, nous ne faisons qu’unes. » ajouta la mystérieuse voix.

Après un long silence...

« L’entièreté de mon pouvoir te sera confié. Celui que tu peux à présent admirer devant tes yeux qui nient en boucle la vérité. Affronte tes peurs et voit la réalité. Lorsque tu ouvriras les yeux, nous aurons pactisés. Si tu refuses d’ouvrir les yeux, meurt. »

Les mots résonnèrent longtemps en elle, comme un long écho dans les montagnes. Après une longue réflexion qui ressemblait à une méditation, Arwen ouvrit les yeux. La matière noire était encore là, elle tournoyait avec rapidité autour d’elle, formant une étrange aura qui ne voulait plus la quitter. Cette fois-ci, aussi instinctivement qu’ouvrir la bouche, l’elfe pouvait contrôler l’étrange forme qui prenait sa source en elle. Elle remarqua aussi qu’elle était toujours couchée sur son paillasson et qu’elle s’était enfin réveillée. Elle venait de pactiser avec le démon qui était en elle depuis sa naissance.

@Arwen : félicitations ! Tu passes Corrompue. Désormais, tu gagneras 20 de vitalité, 5 de vitesse, et 1% de dégâts/niveau. Tu utiliseras par ailleurs 2 armes au maximum dans ton inventaire (3 si fusion), et tu pourras acheter tes équipements dans les boutiques spéciales de BaldorHeim. De plus, je t'offre 75 points d'expérience bonus et 20 pièces d'or pour ton passage de classe.

Bonne corruption !

Au milieu des gravas recouvrant un plateau des montagnes du Baldor déambulait une inquiétante créature. Un être repoussant affublé de six pattes hérissé de pointes, fixées sur une carapace ovoïde de couleur brune. Guidé par deux larges antennes surplombant un tête sertis de mandibules dégoulinantes de bile verdâtre, l’immondice se déplaçait énergiquement, s’infiltrant dans les aspérités de la roche comme des malfrats dans les bas-fonds d’une cité infectée par la criminalité. Après avoir fourmillé sur le sol pendant une bonne dizaine de minute, l’hexapode s’extirpa finalement des profondeurs calcaires qu’il infestait et se hissa sur une large pierre plate au bord d’une falaise. Voulant scruter l’horizon de ses yeux putrides et prédateurs, le monstre se hissa sur ses pattes arrière, grandissant plus encore son aspect terrifiant. C’est à cet instant qu’un maigre rayon de soleil fit l’erreur de se refléter sur sa carapace translucide, révélant au regard du monde, horrifié, la silhouette de ses organes internes en activité. Revigorée par cet afflux de lumière, l’abomination poussa une stridulation monstrueuse.

Soudain, le ciel s’obscurcit brusquement. Surprise, la créature releva lentement la tête... Avant de se faire violemment écraser par une solide botte de cuir, mettant fin à la vie insignifiante de cette vermine communément appelée « cafard ».


À l’endroit où gisait le cadavre de feu, la blatte, se tenait dorénavant le servant de Lagmarù. Ce dernier, sortant de plusieurs journées de marche éprouvante à travers les massifs montagneux de l’Est, fixa de son regard sévère l’immense panorama lui faisant face.
À l'horizon, dissimulé derrière la cime des imposantes chaînes montagneuses du Baldor, l’astre solaire s’éleva lentement dans les cieux avant de baigner de ses rayons l'immense cité bâtie au beau milieu de la chaîne de montagnes des Baldors.

Sans perdre de temps, le djöllfulin emboîta-le pas vers Baldorheim, laissant derrière lui le cadavre écrasé du nuisible à six pattes. Les gardes protégeant les larges portes aux reflets d'ambres de la ville, méfiants à la vue d'une race encore nouvelle sur le continent, le stoppèrent un moment. Cependant, l'aura de sérieux et de sévérité que dégageait le djöllfulin eu vite fait de les convaincre de le laisser passer. Ce léger contretemps derrière lui, Jûken'Maw s'aventura à travers la ville, empruntant ses innombrables ruelles labyrinthiques et malfamées. Des coupes-gorges remplis de raclures… Des refuges pestilentiels qu'ils conviendraient de nettoyer de sa vermine persistante.

Finalement, il se stoppa face à la devanture d’une échoppe discrète avant d’y pénétrer. Le battant de la porte, finement sculptée, fit sonner une petite clochette d’ambre. L’intérieur dénotait étonnamment de sa façade : tentures aux motifs exotiques, Meubles en bois d'ébène et de cèdre. Une forte odeur d'encens envahissait un large espace aux allures d’échoppe luxueuse, aménagé avec classe et sobriété. Le servant de Lagmarù s’avança alors jusqu’au comptoir, derrière lequel un djöllfulin, à l’allure particulièrement distinguée et habillé d’une superbe redingote noire, était en train de nettoyer un vase cuivré.

Monsieur Jûken’Maw ! S’exclama le boutiquier, un sourire courtois sur les lèvres.
Bonjour Indra.
Permettez-moi de vous souhaiter un bon retour en Baldorheim. C’est toujours un réel plaisir de vous revoir parmi les vôtres, au sein du clan Drashon’Khûr. Les deux djöllfulins échangèrent une ferme poignée de main. Le voyage n’a pas été trop long ?
Disons plutôt… mouvementé. Roshân est-il ici ?
Hélas non. Notre cher dirigeant est en déplacement en ce moment.
Je vois.
Vous venez pour un voyage d’affaires ?
Exact. Un travail de longue haleine… Je voudrais une démonstration complète.
Bien entendu monsieur. Dans ce cas, ne perdons pas de temps. Si vous voulez bien me suivre Par une petite révérence le djöllfulin invita alors Jûken’Maw à l’accompagner dans l’arrière-boutique.


Les pas assurés du chambellan résonnaient sur le marbre d’un long couloir éclairé par des lanternes ouvragées à tête de créatures du folklore djöllfulin.
Dans mes souvenirs, l’endroit était moins… grand. Constata Jûken’Maw en observant l’impressionnante architecture qui l’entourait.
Les contrats passés avec l’État Khazarien ont été extrêmement prolifiques. Nous avons donc pu procéder à quelques aménagements… Mais rassurez-vous, les prestations que nous offrons n’ont pas perdues une once de qualité. Arrivée devant une large porte d’ébène, Indra se saisit d’un massif trousseau de clefs sculpté en fer forgé qu’il inséra dans une imposante serrure avant d’en ouvrir en grand les battants.

Je vous présente... notre nouvelle armurerie monsieur. Face aux deux djöllfulins se tenait une salle de dix mètres sur dix éclairée par un grand plafonnier. Ses pans de mur étaient recouverts de râteliers, d’armoires de présentoirs et de caisse impeccablement disposés, contenant un nombre impressionnant d’armes et d’équipements technophiles. Deux ouvertures de chaque côté de la pièce donnaient respectivement sur un stand de tir ainsi qu’une réserve aux murs renforcés. Enfin, au centre de la pièce trônait une table en acajou bordée de plaques de cuivres derrière laquelle le chambellan passa avant d’inviter Jûken’Maw à se rapprocher.


Avec une attention quasi-religieuse, Indra ouvrit le clapet d’une large caisse derrière lui puis déposa son contenu sur la table.
Voici le fusil Cerberus. Arme à feu multi-usage de dernière génération, armature en Vif-argent réduisant considérablement son poids. Capable d’atteindre une cible à plus de 300 mètres lorsqu’il est sous forme de fusil de précision, le Cerberus peut être transformé en carabine à dispersion si vos adversaires se montrent un peu trop… collants, ou en lance-grenade si ces derniers décident, pour votre plus grand bonheur… il ricana un instant ...de former une masse compacte.
Pouvez-vous rajouter un module de convergence arcanique à cette arme ? J’aimerais y faire circuler ma magie pour l’utiliser au combat.
Bien entendu monsieur. La polyvalence de ce fusil n’a pas d’égal sur le marché… Autre chose ?

Je rechercherais une arme de poing, puissante, robuste. Le haute gamme. Je veux être sûr de mon coup.
Puissante… Robuste… Le vendeur se retourna quelques instants, farfouilla méticuleusement dans les larges armoires se situant derrière lui, avant de se saisir d’un coffret en bois précieux qu’il déposa sur l’étal. Ceci fait, il ouvrit alors lentement l’exotique écrin afin de révéler son contenant aux yeux de Jûken’Maw.

Puis-je vous suggérer le pistolet 357. Behemoth ? Le plus puissant modèle sur le marché, tout chaud sorti de nos fonderies. Il n’en existe pour le moment qu’une dizaine de modèles. Intrigué, le servant de Lagmarù empoigna l'arme lui étant présenté avant de l'inspecter scrupuleusement.
Armature en acier trempé inoxydable, plombs de calibre 4.4. rangés par lot de 5 dans la poignée de l’arme. Un seul de ces projectiles peut faire éclater la boîte crânienne d’un rhinocéros comme une simple coquille de noix. Je vous laisse imaginer les dégâts sur un humanoïde standard…
Prise en main aisée, poids convenable, mire précise, rechargement enfantin... Très bien. Acheva le servant de Lagmarù en reposant l'arme dans son coffre.

Dites-moi, comment sont vos tourelles ?
Excellentes monsieur, voyez plutôt. Le chambellan désigna alors un engin technophile disposé sur le sol.
Tourelles de ciblage mobile. Des dispositifs de défense et d’attaque dernière génération. Elle verrouille une cible. Une fois le périmètre délimité, même une souris ne pourrait y pénétrer sans manquer de se faire transformer en gruyère.
Impressionnant… Des nouveautés dans la défense portative ?
Justement ! Voici le bouclier anti-émeutes « Titan » en lilium, un métal particulièrement résistant à la magie. La protection idéale contre les mages élémentaires.
La garde Khazarienne devrait se mettre à jour sur ce point. Il toqua à la surface du métal pour vérifier par le son de la qualité de l’alliage. Reprenons de la hauteur... Parlez-moi de vos grenades.



Sur une large table recouverte d'un riche velours sanguin était exposé plusieurs grenades
Notre gamme de projectiles explosifs étant très étendue, je me suis permis, en me basant sur votre passif dans nos établissements ainsi que vos affinités en matière d’équipement tactique, de vous faire une petite sélection de nos meilleurs produits.

Je vous écoute.
Le premier modèle est une grenade à détonation magique. Conçu pour le combat à mi-distance, ce petit bijou contient un cristal de magie concentré qui, une fois activé, explose, réduisant à l’état de gaspacho toute entité dans un espace de 10 mètres à la ronde. Un classique, mais qui a su faire ses preuves sur le champ de bataille.

Le second modèle est rangé dans la classe des armes non-létales : poétiquement appelée « paradis blanc », cette grenade contient un cristal de lumière qui aveugle tout individu prit dans son rayon d’explosion. Une arme incapacitante très pratique pour neutraliser une ou plusieurs cibles sans trop les abîmer. Toutefois… De par la puissance du flash, il n’est pas exclu que l’individu… perdent l’usage de la vue. Mais les cas de ce genre restent néanmoins relativement rares.

Et enfin… notre dernier modèle qui, je pense, vous plaira tout particulièrement.
Montrez-moi ça… Intrigué, Jûken’Maw se saisit d’un exemplaire avant de l’examiner méticuleusement.
Il s’agit d’une grenade adaptative. Cette dernière est remplie d’une magie dite « neutre » ou « incolore » pour parler crûment. Afin d’être utilisé, son possesseur doit infuser sa signature magique dans la grenade. Ceci fait, la magie neutre présente à l’intérieur va s’altérer et prendre la nature de la magie de son utilisateur : la cendre dans votre cas. Son utilité dépendra ensuite de vos envies.
Je lui vois déjà une dizaine d'applications possible… Acheva le servant de Lagmarù en reposant le projectile sur la table.

Il ne nous reste plus qu’à aborder le cas des munitions.
Les munitions, évidemment… Où avais-je la tête. Du plomb standard à la balle magique, nous disposons d’une gamme de projectiles extrêmement variés et adaptés à tout type de cibles.
Mettez-en moi un lot complet et conséquent. Mieux vaut trop que pas assez.
Tout ce que vous voudrez monsieur. Conclu le chambellan par une révérence. Bien ! Je vous laisse regagner le comptoir le temps que je prépare et emballe vos achats. Nous procéderons ensuite au paiement.

La démonstration terminée, Jûken’Maw se dirigea silencieusement vers la grande porte puis passa son imposant encadrement en pierre ouvragée avant de quitter l’armurerie en direction du comptoir.


Choix et services impeccables, comme toujours Indra.
Mais je vous en prie monsieur. C’est tout à fait normal. L’excellence est ce qui fait la réputation de nos établissements.
Bien. Sur ce… Il redressa le col de son kimono. Il est temps pour moi de partir.
Monsieur…
Indra...
Les deux djöllfulins se saluèrent respectueusement avant que Jûken’Maw ne commence à s’en aller.
Monsieur ! S’écria soudain Indra alors que son client s’apprêtait à passer le palier de la porte.

Darrö était assis dans les bois de la forêt de sapins qu'il aimait tant, c'était la première fois qu'il retournait voir ses parents et son petit frère depuis qu'il était parti pour chercher l'aventure.
Lui et Touki s'était beaucoup amusés à la fête du roi des elfes, mais ils se languissaient de retrouver la famille et leur doux foyer au cœur des bois.
Les retrouvailles avaient été belles et pleines d'émotion, Darrö avait conté ses aventures à ses parents et à Rissha des heures durant, ils étaient tellement fier de lui et émerveillés par ces histoires de géant, d'homme renard et de fête chez un roi elfe.
Il leur avait offert les deux bracelets dont le roi lui avait fait cadeau et la mâchoire de son père avait failli se détacher ce son visage quand il lui avait montré l'arc elfique que Sif avait fait pour son fils, pour lui ce n'était pas étonnant que Darrö eu remporté la victoire au concours de tir à l'arc, son fils était tellement doué.

Après un bon repas préparé par sa mère (clairement, ce dont Touki avait le plus envie depuis leurs départs) Darrö avait pris son sac et était parti redécouvrir la forêt qu'il aimait tant. Il s'était assis sous un grand pin et consultait les dernières pages de son livre d'omichlokynésie, son contenu n'avait plus de secrets pour le jeune garçon. Il avait atteint la dernière page "Maîtriser une créature consciente de fumée" il se concentra sur les incantations et les mouvements ayant pour but de canaliser les flux magiques pour créer cet être conscient de fumée, il pouvait le faire !

Il se leva et se dit que c'était un moindre mal que Touki soit rester à la maison à côté de la cheminée, car ce ne serait pas la première fois qu'un arbre serait arraché par une de ses tentatives d'accomplir un nouveau sortilège.
Il se concentra, écarta les bras, mis ses jambes dans un angle parfait et prononça les incantations nécessaires ... Rien. Rien ? Rien ?!

" Salutation maitre."

" AAAAaaaah ! " 

Darrö avait fait un bon, cet inconnu lui avait fait une belle frousse, mais qui pouvait bien le surprendre sans qu'il ne l'entende arriver dans ces bois qu'il connaissait par cœur ?
Il n'en revenait pas, l'être qui se tenait devant lui était en constant mouvement, non dans le sens d'une folle cabriole ou d'une danse enjouée, mais plutôt dans le sens ou son corps ne paraissait pas "palpable". C'était un homme composé uniquement de fumée en armure complète, une hallebarde à la main et qui, pour seule touche de couleur avait deux yeux d'un blanc astral.

" Ca a... Ca a marché... Ca a marché ! "

Darrö sautait dans tous les coins sous le regard de cet homme enfumé qui restait totalement neutre d'expression et de mouvement.

" Tu... Je... C'est moi qui t'ai créer ?"

" Oui maitre, je suis à votre service, quelles sont vos ordres. "

L'homme se prosterna devant le jeune garçon comme un chevalier l'aurait fait devant son roi avant un adoubement, mais Darrö le saisi par la main qui étrangement était solide et se mit à courir en direction de la maison.

" Il faut absolument que les parents te vois, il seront tellement étonné et surtout Touki ! Ahaha "

L'homme le suivait sans expressions aucune, comme accomplissant une mission d'un intérêt capital.
Il se mit à courir plus vite pour accomplir l'ordre de son maitre et arriva finalement devant la maison de Darrö. La rencontre entre la "création" du jeune magicien et les parents de celui fut d'un burlesque sans nul nom puis l'étonnement fit place aux questions du comment et du pourquoi pour finalement se transformer en admiration de ses parents envers leur fils prodige.

" Darrö, mon fils, j'ai toujours su que tu étais doué, mais là, tu dépasses toutes mes capacités, autant de fierté pour toi que de compréhension. "

Une longue conversation s'en suivi avant que Darrô ne rende sa liberté astral à son nouvel ami et ses parents lui énoncèrent l'idée qui avait mûri dans leurs têtes depuis son départ, ils avaient confiance en lui et clairement, il était doué pour la magie. Ils lui exposèrent donc leur idée d'envoyer Darrö à l'école des mages 

"Après demain, nous partirons tout les deux pour la tour des mages fils, je suis tellement fier de toi. "

" WOF-WOF "

" Oui Touki, excuse moi. Nous partirons tout les trois, bien entendu que tu accompagnes Darrö. "

" Tu as entendu ça Touki, l'école des mages ! Oui ! "

Le jeune Darrö et son fidèle compagnon ne purent dormir de la nuit tant ils étaient excités par cette nouvelle même si, du côté de Touki qui ne saisissait pas tout il était juste très heureux de voir son jeune maitre aussi enjoué.

Le lendemain Darrö après avoir préparé ses affaires fonça dans l'endroit qui l'avait poussé à devenir mage, sur la carcasse de ce vieux golemn où tout avait commencé. Il salua "Goli" et repensas à ce fameux jour où il avait trouvé ce livre de magie en trébuchant sur une racine.
Il n'était pas venu ici pour rien, il avait emporté ce livre qu'il avait trouvé dans cette caverne dans le désert lors de leur voyage vers la forêt de Sylfaën.
S'il devait intégrer l'école des mages et rencontrer le grand Tungstène alors il devait connaître le plus de magie possible et ce livre était clairement magique, malheureusement, il ne parvenait pas à déchiffrer le langage utilisé dans cet ouvrage.

Au bout de plusieurs minutes à feuilleter les pages Darrö sembla voir une lettre remuer, puis une autre...
Toutes les lettres remuaient ce concert sous ses yeux ébahis et formaient des mots dans des multitudes de langages dont il ne connaissait ni le sens ni l'existence avant de finalement se figer dans l'alphabet qu'il connaissait. Tout ceci était trop beau pour être vrai, quel livre magique d'une puissance aussi phénoménal avait-il trouvé ?

Il se consacra à l'étude du livre sans voir le temps passer, comme ci les mots coulaient en lui, ne voyant pas l'astre solaire poursuivre sa course linéaire au-dessus des bois, il était comme absorbé par les mots. Il arriva sur une page " Le pouvoir au bout des doigts ", la page ne comportait que cette inscription et en son centre une étrange forme ovale traversée par autant de courbe et de ligne que d'arbre dans la forêt. Ces formes étaient presque impossibles à suivre des yeux, Darrö se perdait à essayer de suivre une ligne des yeux sans se rendre conte qu'une heure plus tard, il n'en trouvait pas la fin." Le pouvoir au bout des doigts " Il se sentait comme aspiré par le centre du symbole.

Le pouvoir...

Presque, sans s'en rendre compte, il vint presser sa paume contre le symbole au centre du livre. La forêt disparue sous ses pieds, il eut l'impression de dégringoler des heures, des jours, des semaines durant. Il y avait cette odeur, acide, agressive qui lui attaquait les narines, mais il ne pouvait pas bouger, il était comme forcé à l'immobilité. Il faisait chaud, très chaud et... Était-ce une voie qu'il entendait au loin ? Douce, rassurante, mais qu'il ne comprenait pas.

Quand il put enfin ouvrir les yeux, tout était gris, le sol était recouvert de neige et les feuilles des arbres étaient tombées, il se tenait dans une sorte tas de bois et de pierre en désordre. Il avait mal, tellement mal, il avait l'impression que ses bras, ses jambes, son crâne avait été comme écrasés par une force surpuissante. Il pleurait, il ne savait pas pourquoi, car la douleur bien que puissante ne le poussait pas d'ordinaire aux larmes, d'ailleurs ce n'était pas des larmes de douleurs, il ne sanglotait pas, les larmes coulaient juste sans discontinuer le long de ses joues. Il se sentait perdu, il espérait voir un visage connu pour le rassurer.

" Papa ? Maman ? "

Ses yeux se remplirent d'horreur quand il s'aperçut que la "neige" dans laquelle il baignait était en fait des cendres. Les arbres n'avaient revêtu leur manteau d'hiver, ils étaient calcinés.
Il déambula dans l'amas de bois et de pierre avant de trébucher sur quelques choses.

" Maman ? "

Il vit sous ses yeux horrifiés le corps de sa mère sans vie à ses pieds, lacéré de part et d'autre et à ses côtés le corps désarticulé de son père, ses membres dans un angle impossible recouvert de blessures ouvertes.

" Papa ?! "

Ce n'était pas possible, c'était un cauchemar, un effroyable cauchemar et il devait se réveiller, il voulut courir hors d'ici, hors de ce mauvais rêve, mais il était paralysé, conspué par la peur.
Quand son regard se posa sur une forme poilue sous une poutre brûlé, il tomba au sol sous la vision de son meilleur ami. Il courut jusqu'à lui et sentit sa peau froide sous ses poils.

" Qu'est-ce, qu'est-ce qui s'est passé ! "

Les larmes lui brouillaient maintenant la vue et devant ce spectacle, on pourrait considérer ce fait comme un moindre mal. Il tourna le corps du chien face à lui avant de faire une chute en arrière en hurlant. Son fidèle compagnon était ouvert de bas en haut comme un poisson sur une étale et avait entre ses pattes le corps éteint du petit Rissha, plié en deux comme une pièce d'un macabre puzzle.

" Non ! Non ! Non !!! "

" Et pourtant si... "

Cette voie ! La même qu'il avait entendue avant de plonger dans cet abominable cauchemar. Elle semblait venir de nulle part, mais elle était là, présente, mais sans aucune agressivité, lascive et calme.

" Qui êtes vous ! Montrez-vous ! C'est vous qui avez ... "

" Oh non... Ceci est entièrement ton œuvre, c'est toi qui a conclu le marché."

" Mais quel marché ! De quoi vous parlez ?! "

" Tu as voulu le "pouvoir" non ?! Tu l'as à présent, et c'est moi..."

Le jeune garçon aux yeux verts était pris de tremblement tendis que muer dans ses sanglots un rire d'une toute autre voie fit surface. Seul, un de ses yeux était vert à présent, l'autre était d'un noir absolus dans lequel aucune lumière ne se reflétait.
La pluie vint chasser la cendre quand le jeune garçon reperdit conscience. Il se leva pourtant et partis, riant aux cœur des bois, la seule part de lumière émanant de lui étant la lumière du soleil se réfléchissant dans les deux bracelets dorés à ses chevilles.

@Darrö Aldhren : 

Quelques jours plus tard, dans l'institut de magie. Père Tungstène venait de recevoir une transmission magique de l'un de ses nombreux recruteurs mages et ensorceleurs, qui parcouraient le territoire en quête de possesseurs de magie. Le message mental disait ceci "Nous avons détecté un enfant en détresse - Il semble en proie à un mal-être - S'appelle Darrö - Famille consumée - Soupçonnons l'oeuvre d'un démon ou toute autre entité malfaisante. Forme de corruption - Bzz - Tâcherons de le retrouver." Tungstène avait pris au sérieux ce message, ses éclaireurs ne se trompaient jamais, pas plus que ses ressentis. Il était intrigué par le garçon.. L'institut de magie serait un endroit idéal pour un enfant tel que lui, il pourrait développer ses talents, découvrir les arcanes, s'approprier sa magie. Il le reverrait tôt ou tard, il le savait...

Bon RP, tu passes Corrompu. Désormais, tu gagneras 20 de vitalité, 5 de vitesse, et 1% de dégâts/niveau. Tu utiliseras par ailleurs 2 armes au maximum dans ton inventaire (3 si fusion), et tu pourras acheter tes équipements dans les boutiques spéciales de BaldorHeim. De plus, je t'offre 100 points d'expérience bonus et 20 pièces d'or pour ton passage de classe. 

Bonne corruption !

@Jûken'Maw : Bon RP, tu passes Technophile. Désormais, tu gagneras 10 de vitalité, 5 de vitesse, et 20 de dégâts/niveau. Tu utiliseras les armes technophiles, pourras faire des fusions, et tu pourras acheter tes équipements dans les boutiques spéciales de BaldorHeim. De plus, je t'offre 100 points d'expérience bonus et 20 pièces d'or pour ton passage de classe. 

Bonnes fusions !

[HRP : chronologiquement deux ans avant le premier poste RP en Dùralas (À la recherche d'un mentor)]




Cela faisait trois jours qu'Athanasia était de retour à Stellaraë depuis sa sortie de prison. Cette expérience avait été nécessaire mais ne c'était pas vraiment déroulée comme prévue. Ce qui devait être d'incroyables retrouvailles c'était transformé en un échec laborieux et traumatisant pour la jeune femme. Sa peur de l'enfermement l'avait paralysée pendant près de deux semaines, et les semaines suivantes elle réussissait à peine à se lever. Heureusement, malgré cela, elle pu obtenir quelques informations. Elle était persuadée que son père et les origines de sa disparition étaient à Stellaraë cachés dans une guilde secrète et gagnant en puissance depuis près d'une décennie d'après un co-détenu.

Il était tôt encore, et les activités de la ville débutaient à peine. Une tempête de sable avait furieusement balayé les remparts, faisant remonter les détritus des habitations des Résidences des Sables jusqu'au pied des murs entourant la capitale. C'était souvent l'occasion pour les enfants des familles les plus pauvres d'aller à la recherche de restes de nourritures qu'aurait pu disperser le vent. Cette image déplorable brisait, comme à chaque fois, le cœur de la fille de boulanger qui avait maintes fois observé la scène sans pouvoir rien offrir à ces mômes courageux. Elle détourna le regard pour s'éviter ce supplice. Au loin, par-delà les maisons vétustes, elle pouvait apercevoir les murailles entourant le Quartier Solaire et le Quartier Noble. Des larmes de colères lui montèrent aux yeux et elle mordit ses lèvres, gercées par la sécheresse de l'air, presque jusqu'au sang comme pour manifester la souffrance qu'elle souhaitait infliger à la haute noblesse de cette ville.

Elle ce décida enfin de décamper, se dirigeant vers le Quartier commercial. La nuit dernière, à la taverne, elle avait ouï-dire que la princesse Evanlyn devait s'y rendre pour l'inauguration d'une nouvelle boutique luxueuse aux frontières des remparts des quartiers riches. C'était l'occasion idéale pour ce faire remarquer, elle ne sera surement pas la seule avec de sombres desseins. La tâche ne sera pas aisée, dans cette zone la présence de la garde était doublée pour protéger le pouvoir en place, il faudra la jouer finement pour espérer se faire repérer uniquement par ceux qu'elle voulait contacter.

Alors qu'elle arrivait à la sortie du Quartier des Tonneliers, elle commençait à entendre une suractivité anormale en direction de l'est, la cérémonie devait se préparer. Athanasia accéléra le pas mais décida de dévier légèrement de direction afin d'arriver sur un flan moins exposé que l'allée principale. Elle connaissait la ville sur le bout des doigts, cela lui permettait d'être quasiment invisible aux yeux des gardes, esquivant les patrouilles prévisibles et les angles de vues trop exposés. Un jour normal rien ne lui interdisait d'être ici, mais aujourd'hui elle était certaine qu'un arrêté avait été prit pour empêcher les petites gens d'être présent.

Elle sauta délicatement pour s'agripper à un balcon, elle choisit le bon moment pour se hisser puis pour s'accroupirent derrière le garde-corps afin de se mettre à l'abri des regards. La Stellaroïse souffla quelques secondes, haletante à cause de l'effort.  Elle resta en posture, attendant le début de la cérémonie pour chercher la bonne cible. Mais alors qu'elle allait changer de position pour sortir de sa planque, un mouvement dans l'habitation qui possédait ce balcon la figea. Elle patienta quelques minutes, observant dans l'obscurité de la pièce qu'elle pouvait entre-apercevoir via l'arche qui servait d'accès à cette balustrade. La jeune femme voulait avoir le cœur net, elle se redressa doucement, avançant par petits pas tout en restant courbée pour pas dépasser du garde-corps. Elle arriva au niveau de l'ouverture et glissa sa tête en travers.

Un léger bruit de froissement déclencha une réaction instinctive : elle se jeta en avant, esquivant le coup de pommeau de dague qui s'abattait sur son crâne, et fit une roulade pour ne pas s'étaler par terre. À la fin de sa course, elle posa la main sur le sol pour se donner une impulsion et se redresser rapidement face à son opposant. Il était doté d'une musculature fine et était plutôt grand, le visage masqué dans l'ombre de sa capuche. Elle arriva tout de même à imaginer une espèce de rictus.

« Ça vous fait rire ? » Provoqua-t-elle

L'homme baissa sa garde et se redressa.

« D'une certaine manière, oui, mais pour des raisons que tu ignoreras. Tu n'as pas l'air surprise d'avoir été interrompu dans tes plans. »

« Comment pouvez-vous avoir l'impertinence de croire connaître mes plans ? Cette remarque encore plus provocatrice lui échappa, accompagnée d'un demi-sourire.

« Change de ton. J'en connais plus sur toi que tu ne peux le croire. » La remarque de l'homme lui glaça le sang, elle ne préféra pas rétorquer à cela.

« Tu n'es pas libre de voler ici. Mais notre organisation te laisse un choix très simple : rejoins-nous, ou tire-toi. »

« Je veux en savoir plus. » Athanasia savait à qui elle avait à faire, mais son manque d'informations l'inquiétait un peu. Un sourire sembla se dessiner sous la capuche de son interlocuteur.

« Plus tard, si tu acceptes. »

Son plan avait véritablement fonctionné comme elle le souhaitant, elle abaissa sa garde à son tour et hocha la tête en direction de l'homme. Celui-ci tourna les talons et s'enfila dans un couloir, elle le suivit instinctivement. Ils traversèrent avec discrétion l'énorme propriété, un grand patio éclairé par le soleil s'approchant doucement du zénith, puis ils arrivèrent dans une remise avec une trappe donnant sur une cave. Celle-ci était très humide et surtout en piteux état, il était presque impossible de se mouvoir et l'homme mystérieux était décidé de vouloir la traverser afin d'atteindre une porte dérobée. En la traversant, l'homme reprit le dialogue.

« Nous avons comme objectif de régir toutes activités visant à soutirer des objets ou des informations. Notre regroupement d'hommes et de femmes d'origines diverses nous permet d'avoir un réseau pro-actif nous permettant d'établir des actions d'envergures afin de faire progresser le groupe tout en protégeant le groupe. Notre champ d'action est, pour l'instant, limité à Stellaraë, mais nous avons des pistes pour le développer sur Endorial. »

Il se dirigea vers un grand vestibule sans fenêtre à cause de la profondeur des lieux.

« Tu es ici au Refuge, ta nouvelle maison. C'est ici que tu dois apporter tes butins et c'est aussi ici qu'a lieu le partage. Tu prendras le temps de lire le code d'honneur et les notes en cours. Je suis ton Euthéria attitré pendant ta période de recrutement et je me nomme Altius. As-tu des questions ? » Il accompagna ses derniers mots en renversant sa capuche, révélant un visage agréable et une longue chevelure brune. La couleur de ses yeux foncés était imperceptible à cause de l'obscurité de la pièce et son teint était celui de la plupart des gens vivant proche du désert d'Harena, assez sombre pour quelqu'un ayant la peau blanche. Elle se dit qu'il devait facilement approcher de la quarantaine.

« Comment pouvez-vous m'adopter si rapidement ? Sans discussions... Sans interrogatoire ?... » La jeune femme était perplexe, la rapidité de l'adhésion était stupéfiante. En l'espace d'une heure, le recrutement était bouclé et elle pouvait presque déjà commencer à travailler avec eux. Atlius éclata de rire.

« Ton erreur est de penser que je suis tombé sur toi par hasard alors que je t'observe depuis presque six mois, j'ai moi-même fait en sorte que tu apprennes notre existence en prison. D'ailleurs tu croiseras ton informateur ici, il c'est fait incarcéré deux jours après toi pour que tu puisse le rencontrer. Je connais tes failles et tes capacités, je savais, même avant de te parler, que tu accepterais ma proposition. »

Athanasia était abasourdit par les mots d'Altius. Elle n'avait jamais eu l'impression d'être suivie ou observée. Cette révélation la fit frissonner. Beaucoup de choses traversèrent l'esprit de la jeune femme et elle ne sût pas vraiment quoi dire à son nouveau protecteur.

« Bienvenue, jeune Théria, dans la Guilde des Voleurs. »

Cette dernière phrase lui arracha un large sourire. C'était fait. Elle était officiellement voleuse.

Lieu:       Marais Hukutav - Sanctuaire - Cérémonie pou devenir Ensorceleur

Plongé dans les tourments d'un cauchemar, Vallon se remettait doucement de ses blessures. De son côté, Équinoxe devait passer à un stade supérieur; une étape supplémentaire sur le chemin de la divinité.
Plusieurs sages s'étaient rassemblés, et on lui présenta des chemins fort différents. Tous étaient pour le moins des plus tentants, magie obscure et sanguinaire, coeur d'assassin ou maître d'armes, tellement de choix et tellement de vocations différentes.

Mais finalement, et contre toute attente l'une des pratiques fut plus pertinente que les autres, au-delà de la corruption ou de la traque, une maitrise condamne les victimes en réduisant drastiquement leurs chances de survie avant même que le combat ou la fuite ne commence.  
L'aura de cette magie annihilatrice, semblait faire écho à toute la croyance d'Équinoxe.
Nul doute, à présent que cette voie était pour lui.

Les yeux d'Équinoxe semblaient déjà avoir un effet paralysant, à présent sa magie lui permettra d'annuler l'étincelle d'espoir que les futures victimes peuvent avoir; de sa simple présence il privera d'une compétence l'ennemi qui se croit à 100% de ses capacités.
Le choix fait, la cérémonie pouvait enfin commencer.
Certains sages étaient quelque peu étonnés, ils pensaient qu'avec ce Naga ils pourraient avoir facilement le privilège de la cérémonie, malheureusement pour eux c'est la seule femme du groupe des sages qui fut à l'honneur pour cette fois, et elle s'en donna à coeur joie.
SILENCE là-bas! ordonna la maitresse de cérémonie. Enfin, elle regarda droit dans les yeux le Naga;
Tu ne regretteras pas ton choix, va et paralyse à tout jamais l'esprit de tes adversaires, avec l'anti-magie tu seras toujours l'épine dans le pied de tes ennemis.
Ce savoir, je te le transmets, poursuis ta destinée et devient celui que tu es destiné à être.

Elle finit par utiliser sa propre magie, pour faire contrôler l'eau du marais, et fit avec celle-ci une danse rituelle. Équinoxe fascinait, prononça son discours :
-" Je suis né jadis dans le sang, je veux que de mes yeux mes ennemis tremblent, qu'il en oublie leurs maitrises ou leurs savoirs, qu'ils sentent la peur les envahir, qui ne sache même plus s'ils sont capables ou non de se battre ahahhaah"   "Sur les traces du Dieu Serpent, je bâtirais mon propre idéal, je ne serais pas un simple combattant ou un corrompu dont l'esprit est manipulé par une marionette, non je serais bien au-dessus de tout cela, qui est le Dieu ici si ce n'est celui qui prive de sa simple volonté l'ennemi de ses compétences?
Qui aura envie de se battre une fois diminué? Les plus forts, les plus courageux, tant mieux car il n'y a qu'eux que j'aime affronter !" "Regarde-moi dans les yeux, et vous serez déjà sans défense, un esprit qui se trouble et qui perd ses repères, un manque d'oxygène,  un manque de sens et de réflexion. Il y aura une sensation de vertige, de paranoïa, peut-être même d'euphorie, cela sera digne de l'agonie que pouvait offrir le Basilic. " "Je serais les chaines des tourments de la damnation, qui viendront affaiblir les hordes d'ennemis pitoyables, qui seront à la merci des légions de mes fidèles.
Le règne du Dieu rouge ne fait que commencer, craignait le jour de la Lune de sang, où de nombreuses âmes s'élèveront dans le ciel noir de l'apocalypse ahahahahahaa"
"Le monde devra changer, que les ombres vous submergent aahahaha/ AH AH AH/ HAAAAAAAAAAAAahahahhahah
Le rire satanique, fit s'envoler des corbeaux, porteur des paroles obscurs. Puis, à la fin de l'épilogue, les sages firent valser dans les airs, des flammes bleutées en guise de bouquet final. Ils chantèrent en choeur, et certains crièrent des bénédictions et évoquèrent le Grand basilic.
On put entendre, des mots évocateurs : "la renaissance du Grand basilic" "Longue vit à Équinoxe, qui fera sera l'ombre devant les ténèbres, qui sera l'éclipse d'un nouveau monde".
La cérémonie dura jusqu'à tard dans la nuit.

Puis alors qu'Équinoxe alla s'en aller, Vallon le rejoint.
- Tu comptes vraiment changer ce monde? Dans ce cas je dois te montrer quelque chose.
En partant, tous deux chantèrent une symphonie de mort, Équinoxe accompagna ceci de quelques souffles de flûte :
" Cet océan de passions qui coulent dans nos veines;
Causant, notre déraison, notre déroute, notre déveine;
Doucement on y plongera, sans qu'on ne nous retienne
Lentement on se noiera, sans qu'un remords ne nous vienne  
Notre péché, notre  obsession, désir fou qui nous tourmente
Qui nous tourne en dérision, qui nous déchire et nous hante
Petite vie d'illusion, je ne vis que dans l'attente;
De voir le sang se répandre;
De voir les âmes dans les cendres."

Décidément, Dùralas connait bien des changements, serais-ce emprunt d'une nouvelle aire?

Spoiler:

Je m'assis en tailleur près de la rivière à côté de mon campement, que j'avais dressé plus tôt dans la soirée. La nuit était fraîche mais pas froide et les étoiles et la lune offrait une bonne luminosité, en l'absence de nuage. L'idée d'allumer ma pipe me traversa l'esprit, en cette belle soirée, et je cédai rapidement au projet en sortant ledit outil en bois et ma tabatière de mon sac.
Je jetai un coup d'oeil à l'eau face à moi et me replongeai instantanément dans un des nombreux souvenirs qui grouillaient dans ma vieille cervelle.


La personne dans le reflet en face de moi était plus jeune. Une vingtaine d'années, à peine plus. Son visage vert était couvert de boue, ses cheveux étaient rouge pétant et ses yeux remplis d'une fougue extrême. Une envie d'aller toujours plus loin, à n'importe quel prix et quel que soit les sacrifices.
Il se détourna finalement de la flaque boueuse d'où il était penché et se releva. Puis, ni une ni deux, il chargea vers l'homme, plus vieux et visiblement plus aguerri, qui lui avait fait subir cet affront. Son cri de rage résonna dans la vallée et fit même s'envoler quelques perdrix qui picoraient des vers non loin.
Alors que la hache du jeune gobelin allait fendre l'homme en deux, ce dernier fit une habile pirouette et enchaîna avec un coup de botte qui fit à nouveau tomber le décidément malchanceux peau-verte. Mais était-ce vraiment de la malchance, ou plutôt de l'inexpérience?
L'homme d'âge mûr éclata d'un rire gras et lui dit:

"Et bien Rorkan, c'est comme ça que tu comptes faire justice? Si c'est le cas tu facilites la vie aux gredins que tu vas affronter. Avec de la chance ils auront pitié pour toi et tu te retrouveras en caleç-.."

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le jeune gobelin chargea de nouveau, les yeux emplis d'une détermination brûlante. Mais cet énième assaut ne fut pas plus fructueux que les précédents et il se retrouva de nouveau face contre terre. Son mentor soupira et lui lança:

"Tu es plein d'énergie garçon. C'est une bonne chose, et j'ai rarement vu de recrues aussi... "explosives"... que toi. Mais canalise donc cette rage au lieu de simplement te contenter de charger. Ça t'évitera de manger de la boue."

L'apprenti se releva, comme les cent dernières fois, et reposa ce même regard sur son mentor. Ça n'était pas de la haine. C'était une rage incontrôlable, une rage absolue qui l'emmènerait à toujours dépasser ses limites, dans les tempêtes les plus extrêmes et dans les combats impossibles.


Le jeune gobelin inexpérimenté était maintenant devenu un homme. Pas tout à fait la trentaine mais presque, la peau-verte n'avait pas perdu sa rage qui l'habitait depuis toujours. On ne l'appelait plus par son nom depuis un bon moment maintenant, mais par un surnom qui avait démarré d'une plaisanterie. Surnom qui le définissait pourtant bien: Grabuge.
Il était encore une fois face à son reflet, provenant d'un tonneau rempli d'eau cette fois-ci. Après s'être débarbouillé rapidement, il se retourna une nouvelle fois face à son mentor. Ce dernier avait pris de l'âge, et ses cheveux étaient maintenant d'une teinte uniformément grise. Il s'adressa à Grabuge:

"Cela fait un moment que tu t'entraînes à la lance. Il me semble pourtant évident que tu es prédestiné pour le marteau, pourquoi vouloir tenter de maîtriser toutes ces armes alors que tu as déjà trouvé ta voie?"

Le gobelin souffla du nez, amusé, et répondit:

"Pour une fois c'est moi qui vais vous apprendre quelque chose, Gorgrim. J'aime beaucoup le marteau, ça ne fait aucun doute, mais j'ai un objectif bien plus grand en tête."

Il marqua une courte pause avant d'enchaîner:

"-Je sais que beaucoup de gens souffrent car d'autres se croient au-dessus de la Justice. Et même si certains pourraient se défendre, pourraient même rendre justice, il y a toujours un prix, et c'est celui du sang. Chaque gredin que l'on condamne à la mort jette une part d'ombre sur notre âme. Peu de personnes peuvent le supporter, et c'est à ça que nous servons. Nous enfonçons nos âmes dans des ténèbres toujours plus profondes pour s'assurer que personne d'autre n'ait à le faire.

-Cela ne m'explique toujours pas pourquoi tu souhaites maîtriser toutes les armes qui s'offrent à toi, répliqua le guerrier grisonnant.

-Si je veux être un rempart face aux cauchemars des autres, je ne dois pas me servir d'une arme. Je dois devenir une arme. Je dois être mortel autant avec un maillet qu'une lance qu'avec mes propres mains. Si je me voue corps et âme à la Justice, tout doit devenir mortel entre mes mains. C'est ma malédiction et le cadeau que je fais au monde."


Cette fois-ci, le gobelin était devenu un véritable guerrier. Il avait plus de la trentaine, ses traits étaient burinés et des cicatrices étaient visibles un peu partout sur son corps et son visage. Il regardait une nouvelle fois son reflet, mais cette fois-ci c'était dans une mare de sang.
Le mercenaire était à bout de souffle et récupérait quelques secondes avant de charger à nouveau dans la mêlée. Tout autour de lui la bataille faisait rage, le fracas était immense et se mêlait aux cris d'agonies et aux chants funèbres des corbeaux. Il y avait de grandes murailles en bois qui délimitaient l'entrée du campement de bandits dont la compagnie devait s'occuper. Le combat avait avancé jusqu'à l'intérieur des protections, et le chaos régnait dans le camp mais la résistance n'en était pas moins efficace.
Grabuge fit une douloureuse roulade sur le coté pour éviter un carreau d'arbalète, malgré son épaule ouverte, et lança sa hache de jet droit sur son assaillant qui s'écroula, le visage coupé en deux. Le gobelin haletait, mais dans ses yeux la flamme de la fureur était si grande qu'aucune limite physique n'aurait pu l'atteindre. Il se releva rapidement et bourra avec force un des bandits qui était occupé à recharger son arbalète. Puis, d'un mouvement rapide de marteau, Grabuge lui broya le crâne dans une gerbe de sang et de chair.
Soudain, une flèche se planta dans sa cuisse, ce qui lui fit lâcher un grognement étouffé. Le gobelin se retourna vers sa prochaine victime, et sans la moindre hésitation lui sauta dessus avant que le malheureux ait le temps de prendre une nouvelle flèche de son carquois. D'une puissante poigne il lui enserra le cou et le fit craquer comme une allumette avant de rugir dans le chaos sanglant qu'était cette escarmouche. Son épaule était ouverte, sa jambe saignait et ses mains tremblaient de fatigue, mais pourtant le mercenaire n'aurait pas souhaité se trouver ailleurs qu'en plein coeur du combat. Là où était sa place.


Je tirai une dernière fois sur ma pipe en souriant légèrement. Malgré les pertes et les sacrifices, j'étais toujours là pour me trouver au coeur du combat entre la Justice et les Ténèbres. Grâce à ma rage immense diraient certain. Grâce à ma détermination sans faille diraient d'autre. Ou encore, pourquoi pas, grâce à la chance. Bien qu'il y ait un peu de tout ça, j'avais un avis sur la question.
Si j'étais encore vivant, et prêt à défendre la veuve et l'orphelin, c'était parce que je savais me servir de n'importe quelle arme pour terrasser les ennemis de la Justice.

Spoiler:

@Athanasia Darkan : félicitations tu deviens Voleuse. Tu gagneras désormais 10 de vitalité, 20 de vitesse et 15 de dégâts par passage de niveau. De plus, les pièces d'or reçues en fin de combat sont multipliées par deux. Enfin, tu auras des réductions sur certains équipements... Tu remportes également 90 points d'expérience et 20 pièces d'or.

----

@Equinoxe : félicitations tu deviens Ensorceleur. Tu gagneras désormais 10/stat à chaque passage de niveau, et tu peux bloquer une capacité à chacun de tes adversaires. Sache également que tu ne peux utiliser que les bâtons d'éther, les dagues, épées, et tonfas. Tu peux également utiliser les équipements défensifs standards. Tu remportes également 75 points d'expérience et 20 pièces d'or.

----

@Grabuge : félicitations, tu deviens Maître d'armes. Tu gagnes 15 de vitalité, 10 de vitesse et 5 de dégâts par passage de niveau. De plus, ton inventaire est augmenté à 5 places. Tu remportes également 90 points d'expérience et 20 pièces d'or.

Ça sera Barbare pour moi! Merci.

@Uma : félicitations, tu deviens Barbare. Tu gagnes 10 de vitalité, 5 de vitesse, 30 de dégâts. En cas d'échec critique, tes dégâts sont augmentés de 50%. De plus, les armes fusionnées ne prennent qu'une place dans l'inventaire. Néanmoins, pour l'instant, ton inventaire est réduit à deux places.

Ce matin j'ai trouvé un étrange message sur une des branches de mon arbre, me demandant de retrouver quelqu'un dans une des rues. Alors que je marchais dans la rue, j'entendis un cri venant d'une sombre ruelle, n'écoutant que ma curiosité je m'élançai vers cet étrange hurlement. Là je vis une jeune femme habillait d'une tenue peu commune. Elle était en face d'un homme, il était grand, chauve, avait une cicatrice au niveau de l'œil, un parfait petit bandit... Mais le cri était celui d'un homme... La jeune femme avait dans sa main droite une étrange boite et dans sa main gauche une carte. L'homme avait deux-trois doigts par terre et sa main étée d'un rouge sanglant. La jeune femme donna un second coup, mortelle cette fois. Elle resta plusieurs secondes à regarder dans le vide. Je l'interpelai:

La jeune femme:

Bonjour, vous m'avez convié? ou peut-être suis-je en avance?

La jeune femme me regarda pendant de longues secondes.

Vous êtes M.Drake?

Me méfiant, je finis par répondre:

Oui, et ce monsieur est...?

Un imbécile qui croyait pouvoir gagner de l'argent facile.

La réponse me convenait.

Pourquoi m'avoir contacté?

Après m'avoir rapidement jugé du regard elle finit par dire  

Un certain "Pogo" m'a engagé pour vous remettre ceci.

J'étais abasourdi, Pogo? Cela faisait des années que je ne l'avais pas vue que m'envoyer-il?
Sans rien dire je pris la boîte et l'ouvrit, il y avait un paquet de cartes, un simple paquet de cartes. Fort déçu je regardais la messagère, cherchant un sens à tout ceci.

Il m'a aussi chargé de vous apprendre la cartomancie.

Quel dommage je n'ai jamais été bon en géographie...

Un long silence, et une atmosphère oppressante s'installa. La messagère finit par briser ce moment de solitude en riant aux éclats. Je fus si surpris que je mis ma main sur ma dague.

Nous avons un loooooooong travail... ,finit-elle de dire entre deux pouffmant.

Je prend la classe Arlequin, surprenant n'est ce pas?

.
    Les crissements des bottes de Thorek se répercutaient sur les parois du boyau souterrain à intervalles réguliers, de même que les tintements des minerais dans son sac. De temps à autre, on pouvait entendre un clapotis liquide s’ajouter au tout lorsqu’une flaque solitaire était dérangée au passage. L’air était humide, forcément, comme dans presque chaque environnement troglodyte au final. Mais pour Thorek, ce genre de détails ne comptait plus, cela faisait même partie du bruit de fond.

    Imperturbable, le nain avait tellement l’habitude du chemin qu’il aurait pu le remonter les yeux fermés… Ce qui n’était en fait pas forcément loin de la réalité puisqu’il arpentait le tunnel dans le noir le plus complet. Sa nyctalopie légère l’aidait à se repérer, mais c’était surtout grâce au contact entre ses pieds et le sol que Thorek se repérait. Des bosses plus ou moins anglées, une texture différente transmise au travers des semelles, un son changeant en fonction de la roche, … Toute une multitude de détails permettait au nain de se guider sans peine, et cela presque à l’aveugle, au travers des souterrains de la mine. Il n’agissait pas toujours de la sorte, ce serait du suicide et un abus d’orgueil que de croire qu’il pouvait le faire en permanence, mais il trouvait l’exercice plaisant.
    Avec toutes ses récentes allées et venues dans la mine, Thorek avait fini par connaître chaque détail des principaux tunnels des mines. Ce qui les rendaient aussitôt infiniment plus ennuyeux pour le prospecteur aguerri qu’il était. Alors autant essayer de rendre le tout un peu plus ludique tout exerçant ses sens qui s’étaient sûrement émoussés durant son séjour de plusieurs mois à Baldorheim. Ce serait toujours cela de pris. Et il était toujours étonnant de voir à quel point son environnement changeait lorsqu’on ne le voyait plus.

    Quelques minutes plus tard, Thorek avait retrouvé l’air libre. Il n’avait jamais vraiment compris cette appellation d’ailleurs, lui préférant le terme plus simple de surface. M’enfin, quoi qu’il en pensât, cela n’avait pas d’importance.
    Le soleil était en train de se coucher, baignant ainsi les environs d’une teinte rougeâtre. Le nain ne s’en plaint pas, au moins ses pauvres yeux souffriraient moins de la différence de lumière. Néanmoins, il passa quelques secondes à étudier l’astre céleste qui se couchait dans l’horizon des pics montagneux des Baldors. Ce n’était pas tous les jours qu’il avait l’occasion de le voir.  
    Puis, se rappelant que l’hôtel des ventes n’était pas ouvert la nuit, Thorek sursauta et se hâta vers ledit lieu pour y vendre son butin des derniers jours. Les couleurs s’effaçaient sous cet éclairage de fin de journée qui, la fatigue aidant, dissipait même les détails des structures naines alentours. Au final, Thorek avançait toujours à l’aveugle en un sens et ignorant les rares passants par habitude.
    Une sempiternelle transaction plus loin et le minerai fut ainsi remplacé par des pièces sonnantes et trébuchantes. Distraitement, Thorek fit alors le compte de ses économies en faisant demi-tour. Un réflexe nain qui était presque inscrit en lettres d’or dans le fond de sa tête. Il arriva à un total, le retint et… S’arrêta un instant.

    Il cligna des yeux, immobile et abasourdi au milieu de la place du marché. Après quelques secondes d’hésitation, il attrapa sa bourse comme s’il s’agissait de son bien le plus précieux et entreprit de recompter le tout. Encore. Et encore. Et encore.

    Pas de doutes, le compte était bon.

    En le comprenant, Thorek faillit jurer sur ses ancêtres avant de se raviser. On ne rigolait pas avec la famille… Mais tout de même, la situation le lui permettait presque. Par les dieux, il avait enfin réuni la somme demandée par l’autre escroc pour les antiques cartes minières qu’il cherchait depuis des années. Cela lui avait pris plusieurs mois, ce qui, en soit, n’était pas une durée de temps extraordinaire pour un nain. Mais ce fut plusieurs mois rébarbatifs de minages intensifs, d’allers-retours qui lui brisaient le dos, sans réellement bouger d’endroit, à voir toujours les mêmes couloirs, etc. En somme, ces quelques mois avaient donné l’impression à Thorek d’être des décennies. Le travail à la mine était familier pour le nain mais, pour un baroudeur tel que lui, la routine d’une journée de travail était plus un boulet à porter au pied qu’un objectif de vie.
    Or, tout cela n’avait plus d’importance. Il avait enfin réuni la somme nécessaire et c’était tout ce qui comptait pour l’instant. Retrouvant un léger sourire aux lèvres, Thorek se dirigea d’un pas autrement plus convaincu vers les bas-quartiers de la cité. Il était plus que temps d’en finir avec cette situation insupportable qui lui portait sur les nerfs.


    Le nain courait presque quand il arriva à l’intérieur de la taverne où il avait rencontré l’autre « marchand » pour la dernière fois. La salle lui jeta quelques regards avinés avant de se désintéresser de son sort aussitôt. Un nain de plus ou de moins, quelle différence à Baldorheim ? Certains clients plus sobres continuèrent à loucher distraitement dans sa direction cependant, l’attitude brusque du nouveau venu avait dû titiller leur curiosité.
    Thorek s’en ficha éperdument et balaya la taverne miteuse du regard tout en tentant de négliger les effluves exotiques du lieu. Il fermait et ouvrait ses poings frénétiquement, grommelant dans sa barbe contre l’humain qu’il cherchait. Ce malappris avait l’habitude de passer inaperçu, ce qui ne facilitait pas la tâche du nain. Cependant, ce dernier savait qu’il devait être là, ou du moins il avait intérêt. C’est que l’autre type lui avait promis de rester dans la ville jusqu’à ce qu’il amasse la...

     « Eh, maître nain ! Quel plaisir de vous revoir en ce lieu charmant. »

    Une voix tellement suave qu’elle rendait le mensonge palpable, pas de doutes, c’était lui. Thorek se tourna vers l’origine de l’interpellation et trouva bien vite l’homme qu’il cherchait, entouré par ses gardes. Un dandy trop propre sur lui pour être honnête, tout ce qu’il y avait de plus classique pour un revendeur du marché noir. Thorek détestait l’idée d’avoir recours à lui, mais il était aussi sa seule chance de mettre enfin la main sur les cartes.
    C’est donc les dents serrées qu’il s’avança jusqu’à la table dans un coin de la taverne. Le même endroit que lors de leur première rencontre. Coïncidence ? Aucune chance. Ce type savait ce qu’il faisait. Le nain se fit la réflexion qu’il avait dû être suivit un moment par des hommes de main lors de ses remontées à la surface. C’était sûrement grâce à cela que l’humain avait dû être mis au courant de son arrivée. Les cartes étaient rares et, avant tout, chères. Suffisamment chères pour que le revendeur veuille s’assurer que son client n’était pas en train de lui fausser compagnie.

    « Que me vaut le... commença le marchand.»
   
    Une bourse, dont le tintamarre ne laissait aucun doute sur son contenu, coupa le revendeur en arrivant sèchement sur la table.

    « Les cartes, cracha Thorek. Maintenant.
    -Je vois, acquiesça l’humain qui ne s’était pas laissé décontenancé. Vous êtes du genre direct. Et moi qui pensait que votre numéro de la dernière fois n’était que du bluff. Vous savez, je respecte le cran et… »

    Thorek, dont le torse dépassait à peine du bord de la table, déposa la tête de sa pioche sur cette dernière avec un *poc* sonore. En voyant cela, les gardes du corps du revendeur quittèrent leur position nonchalante pour adopter celle dite du « réfléchit à ce que tu fais ».

    « Main…tenant, reprit lentement Thorek. Vous avez votre argent, alors respectez votre part du marché que je puisse partir d’ici.
    -Etait-il nécessaire d’en venir aux menaces ? ricana l’humain en faisant signe à un nain près de lui. Comptez-moi tout ça. »

    L’intéressé se précipita sur la bourse et en vida le contenu avant de se mettre au travail méticuleusement. Au vu des regards inquiets qu’il lançait souvent vers l’humain, Thorek se dit que ce nain-là devait avoir une dette plutôt lourde à payer.
    Quelques minutes plus tard, le compte était vérifié et le sourire du revendeur s’illumina de plus belle. Il fit alors signe à quelqu’un dans la salle, un humain aussi au vu de sa taille, habillé en noir et que Thorek n’avait pas vraiment remarqué jusque-là. L’humain encapuchonné approcha de la tablée et déposa un petit coffret qu’il avait gardé sous sa cape à côté de Thorek avant de repartir à son ancienne place.

    « Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous, lança alors le marchand en avançant sa main vers Thorek. »

    Le nain l’ignora copieusement et approcha la boîte en bois simple avant d’en sortir le contenu : quelques rouleaux de vieux papier et même des gravures plus anciennes. Un coup d’œil rapide lui confirma que les cartes étaient belles et bien authentiques. Avec les faux, les runes antiques qui les parcouraient étaient souvent complètement ratées ou alors mal placées. Ici, tout était impeccablement en ordre. Thorek releva alors la tête vers la main tendue du marchand et se contenta d’un « Si tu l’dit » laconique. Puis, il remballa les précieux ouvrages avant de prendre aussitôt le pas de la porte.
   


    Une fois dehors et la porte refermée, Thorek souffla un grand coup. C’était enfin fini. Se montrer abrupt et peu commode était dans ses cordes, mais il avait eu bien du mal à ne pas montrer de gêne à l’idée de se faire sauter dessus par les molosses du marchand. L’inquiétude qui lui tenaillait le ventre finit par s’en aller et, après quelques secondes pour se reprendre, le nain se dirigea vers sa deuxième négociation de la soirée. En effet, car à présent, devant lui, se tenait une bonne douzaine de gardes khazariens. A leurs pieds, deux hommes de main assommés et avec un bâillon étaient en train de roupiller sur le sol. Aucune torche n’était allumée, l’opération devait être discrète après tout.

    Les khazariens surveillaient le marchand depuis un moment déjà, mais ils n’avaient jamais réussi à le prendre sur le fait. Or, lorsqu’ils virent un nain colérique, réputé aussi patriote que bougon et plus que motivé presque menacer le bonhomme pour que le marché se fasse, l’aubaine était trop belle pour ne pas être prise. Ils avaient donc contacté Thorek dans les mines, le seul endroit sûr et à l’abri des oreilles indiscrètes, pour lui proposer leur aide dans cette affaire. Et il avait accepté sur un élan de chauvinisme. Rien de bien étonnant donc qu'ils aient surveillé Thorek de leur côté aussi de façon à intervenir au bon moment.

    Retour au présent, où celui qui devait être le supérieur hiérarchique de l’escouade s’approchait de Thorek. Sa main tendue désignait la boîte que le nain tenait encore sous le bras.

     « Vous les avez ? demanda-t-il sobrement.
    -Ouais, grommela Thorek. C’est les vraies. Je n’en reviens pas qu’il ait été honnête d’ailleurs.
    -C’est sans importance. Tant qu’elles retournent à la bibliothèque de la cité où elles reprendront leur vraie place, c’est tout ce qui importe. »

    Thorek tendit alors la boîte au capitaine nain qui la récupéra. Ou plutôt tenta, car Thorek ne laissa pas partir le coffret.

    « J’en veux une copie demain. Comme convenu.
    -Et vous l’aurez, maintenant...
    -Jurez-le, le coupa Thorek.
    -… Je le jure sur les divinités naines, ça va vous va ? maugréa le capitaine.
    -Oui, très bien même. »
   
    Le coffret enfin lâché, le capitaine nain le récupéra et envoya un regard contrit à Thorek avant de se reconcentrer sur ses troupes.

    « Bon, on a une occasion en or, là ! lança-t-il à l’assemblée. On a à présent la preuve que le type à l’intérieur recèle illégalement des objets d’importance majeures au marché noir. Donc on l’embarque, lui et ses complices. Sveresson, vous avez été à l’intérieur, quels sont leurs effectifs ?
    -Environ une dizaine. Lui, ses gardes et quelques types cachés qui font semblant de boire dans la foule de badauds. Oh, et un à l’étage, sur le balcon tout à droite qui surplombe la salle.
    -Vous avez compris les gars ? Au boulot ! Gyorg, t’est un géant, tu m’enfonces la porte de la manière que tu veux, tant qu’elle s’ouvre vite. Tharol, une fois dedans, tu me descends le type à l’étage à l’arbalète. Les autres, vous rentrez dans le tas jusqu’à ce qu’ils se rendent. »
   
    Les ordres donnés, les gardes hochèrent tous la tête de concert. Certains avaient même un léger sourire aux lèvres, trop heureux qu’ils étaient de pouvoir coffrer quelques racailles qui pourrissaient leur cité de l’intérieur. Alors qu’ils se mettaient en place pour lancer leur opération nocturne, le capitaine se tourna vers Thorek qui était déjà en train de quitter les lieux.

     « Eh, lança-t-il en attendant d’avoir l’attention de son congénère. Merci pour votre aide. La garde Khazarienne s’en souv…
    -Oui, oui, je pense bien, le coupa nonchalamment Thorek. Tant que vous donnez ma copie demain à l’aurore, tout me va… Et essayez de ne pas vous faire tuer là-dedans.
    -Vous êtes sûr de ne pas vouloir participer à l’assaut ?
    -Ce n’est pas mon travail, c’est le vôtre, répondit Thorek en haussant les épaules.
    -Comme vous voulez. Sachez juste qu’on pourrait avoir besoin de gars comme vous un jour.
    -Un jour peut-être. Mais pas aujourd’hui. »

    Sur cet échange, Thorek prit congé du capitaine et partit vers l’auberge dans laquelle il résidait. Sur le chemin, il entendit assez clairement le vacarme de l’échauffourée. Mais pour ce qu’il en devinait, les Khazariens avaient vaincu. Il en eu la confirmation le lendemain d’ailleurs, quand il partit chercher sa récompense à la bibliothèque de la cité. A sa grande surprise, le capitaine de la garde avait même tenu à ce qu’il récupère sa bourse. Après tout, elle lui revenait de droit.
    Le conservateur qui avait effectué la copie remercia chaleureusement Thorek pour son aide au passage. Des compliments auxquels le nain ne trouva pas forcément de réponses. Il n’en avait pas vraiment l’habitude. D’ordinaire, on lui offrait une bière ou un repas quand il annonçait la présence d’un filon, là c’était autre chose. La discussion finit par se faire malgré les réticences de Thorek et, un sujet en entrainant un autre, ils en vinrent aux cartes maisons faites par ce dernier. Lorsque le conservateur mit la main dessus, il eut l’air surpris puis réjoui. Apparemment, Thorek avait fait « de l’excellent travail de terrain malgré une présentation brouillonne ». Sauf qu’en plus des compliments, le nain lui fit une proposition : une rémunération de la part de la cité pour chaque carte qu’il ramènerait à la bibliothèque.

    Sur le coup, Thorek allait refuser. Son train de vie vagabond lui plaisait bien et il ne souhaitait pas passer le reste de sa vie sur Baldorheim. Mais, là encore, le conservateur trouva les mots en lui disant qu’ils avaient besoin de cartographier le reste des sous-sols de Dùralas. En effet, peu de cartes existaient en dehors des Baldors, la majorité ayant été perdue lors de la chute de Khazar, et celles qui étaient en leur possession étaient au mieux vagues. En somme, il continuait ce qu’il faisait, mais cette fois il était payé et cela aidait le peuple nain.

    « Comment dire non ? gloussa alors Thorek. »

    Et sur cette phrase le nain scella l’accord, pas vraiment officiel, certes, mais réel entre lui et la bibliothèque de la cité naine. Il était donc « officiellement » explorateur, un joli titre pour le coup.
   

    Alors qu’il quittait les lieux avec un sentiment d’accomplissement peu habituel, Thorek ressortit une des cartes souterraines de Khazar, celle d’un morceau précis de la cité. La copie était de bonne facture, mais ayant vu les originaux, Thorek savait que certains passages avaient été censurés. Heureusement pour lui, l’information qu’il cherchait était toujours présente : l’emplacement des archives. On pourrait se dire que ce bâtiment était peu intéressant puisqu’il ne devait contenir que des compilations d’échanges commerciaux et quelques cartes d’endroits peu intéressants… Mais il y avait de tout à l’intérieur. Et « tout » signifiait probablement une quelconque mention quelque part à Karak Zionth, une des antiques citées naines abandonnée et perdue depuis fort longtemps. La piste était mince, les archives n’étaient probablement même plus en état… Mais c’était tout ce que Thorek avait pour le moment. Alors il allait le prendre.

    Décidé et prêt à partir, Thorek se mit en marche. Il avait encore beaucoup à voir dans les prochaines années.

Spoiler:

@Darius Drake : Marrant ce RP, j'ai bien aimé le coup de cartomancie/cartographie. Tu passes avec plaisir  Arlequin. Désormais, tu gagneras 10 de vitalité, 20 de vitesse, et 5 de dégâts/niveau. Tu utiliseras les decks arlequins et équipements défensifs arlequins, et tu pourras acheter tes équipements dans les boutiques spéciales de BaldorHeim. De plus, je t'offre 50 points d'expérience bonus et 20 pièces d'or pour ton passage de classe. 

Bonnes arlequineries !

----

@Thorek Sveresson : Bon RP maître-nain, tu passes Rôdeur. Désormais, tu gagneras 20 points à chaque statistique par passage de niveau. De plus, je t'offre 105 points d'expérience bonus et 20 pièces d'or pour ton passage de classe et ce très bon RP.

Tes 20 PO sont d'ailleurs utilisées pour changer ton titre en "explorateur".

Bonnes explorations !

Tout peintre possède un rituel. Un procédé, une méditation, peut-être même un rêve, dans lequel il puise toute son inspiration. Il est délicat de manipuler la matière dans laquelle nous forgeons toute œuvre car si l'essence de l'inspiration est facile à caresser, rares sont ceux qui arrivent à l'utiliser sans briser sa nature parfaite.

Les Hommes sont si géniaux en fantasmes, et pourtant malhabiles dans les exercices créatifs non pas car ils n'en ont pas l'inspiration mais bien parce que la condition de l'esprit rend draconien toute reproduction idéalisée.
Alors on cherche les bonnes palettes. Les bons pinceaux, les meilleures huiles et la plus grande gouache. On s'entraîne nuit et jour, à peindre des ronds, des cercles, des tâches, d'insignifiantes expériences à la recherche d'une maîtrise. C'est là l'essence de l'artiste ! Par son infaillible entraînement, l'Homme peut apprendre à regarder ses illusions sans brûler les rétines, mieux encore, ses mains peuvent avoir l'espoir d'en reproduire les contours !

Vient ensuite une période fabuleuse, dans laquelle venait de rentrer Kānshǒu.
Une fois que l'on pouvait prétendre manier le pinceau avec délicatesse, en nuançant le dessin sans le rendre ridicule, venait le temps desfolles chevauchées. L'énergie consacrée à la pratique afflue vers l'imaginaire, les braises s'embrasent, et Kānshǒu pouvait peindre plusieurs parchemins en une seule nuit.
Des Dragons enfumés livraient bataille à une armée épique, sur fond de papier, le souffle des dieux ailés était détourné par des  boucliers élégants. Des princesses ravissantes, épanouies sous des cerisiers en fleur, dévoilaient d'indécentes épaules tandis que leurs mains tenaient des katanas gracieux.

Kānshǒu vivait perpétuellement à l'ombre de son chapeau gigantesque, dans des limbes quelque part entre le rêve et la réalité. Un endroit qu'il avait peint à chaque fois qu'il fermait les yeux, depuis tout petit, un eden d'encres, dans lequel il pouvait concevoir ses projets.
En d'autres termes, Kānshǒu aimait à penser. Toutefois, il semblait qu'en cette journée où de fins flocons se déposaient sous ses yeux contemplatifs, quelque chose dans les limbes de l'esprit du peintre semblait curieuse.

Les dragons feulaient toujours de glorieux feux, mais les tons étaient devenus... trop brillants. Bien sûr, c'était là le fruit de quelque altération dans ses habitudes, mais il ne pouvait deviner quoi. Sa routine était réglée avec joie ; il vendait le matin, parcourait les forêts l'après-midi, et quelques soirs il prenait la liberté de s'adonner aux mondanités Elfiques. (Fort charmantes, il faut l'avouer, les meilleurs Virtuoses sont chez eux)

Sa rencontre avec la gamine avait été la seule modification.

Pour l'heure, il avait à faire et ne pouvait méditer plus longuement sur le sujet. Il nota dans un coin que s'interroger sur la transcription des fantasmes des images était un point essentiel pour plus tard, et partit tout aussi tôt.
En effet, et à la grande surprise générale -lui compris- la Tribu avait demandé à voir ses progrès physiques, ainsi qu'à éventuellement lui accorder l'honneur de Gardien du Cocon.

La Tribu des Soies était installée dans le Vulkar, dissimulée par un épais rideau d'illusions et de brumes volcaniques. Le village s'étendait alors jusqu'aux forêts voisines, où ils cueillaient et bûchaient, tandis qu'au coeur des habitations construites en bois et reliées par de petits ponts -très charmants- décorées de tissus vivaient les Djölfulins des Soies.

Depuis son arrivée à Endorial, le Marchand avait rempli son devoir avec ardeur en dépeignant la nature environnante. Plantes en un herbier, jonchées de notes utiles sur l'utilisation des pigments. Faune dans un Bestiaire sommaire, mais aux esquisses impressionnantes de détails, et enfin, les choses plus... anormales, consignées en son carnet personnel.
Des perturbations dans l'Immatériel étaient continues, mais récemment on avait détecté la colère des dieux en le chaos qu'il devenait. Quelque chose empoisonnait la magie chérie par le Cocon, là où ils bâtissaient grâce aux tableaux un Monde Peint ou chaque être pouvait ressentir chaque paysage issu des peintures enchantées.

Kānshǒu était en quête de réponses, et sa plus récente découverte -une Nocturne- avait indiqué la voix à suivre au guerrier.
Les symptômes de l'exposition étaient nombreux : migraines, puissantes hallucinations, augmentation du pouls, chute de température, engourdissements... mais aucun n'indiquait détenir une conséquence durable. Il s'interrogea longuement aux changements magiques, mais hormis une difficulté accrue à regagner son énergie il n'y avait rien d'autre.

Sur le chemin qui le menait jusqu'à la convocation du Cocon, qui avaient choisi un endroit convenablement proche d'Endorial, Kānshǒu conduit son chariot avec calme mais ne pouvait cesser de ressasser l'épreuve à venir. Les réunions avec les membres importants étaient toujours tabous, car c'était le plus grand honneur que les guerriers du Cocon avaient.
Il rencontrerait son sensei. Maître de guerre, en son dialecte, il serait chargé d'enseigner à son protégé les arts du combat à mains nues, et de celui d'esprit. Tactiques de guerre, alchimie des poisons et remèdes, apprentissage de la chirurgie et points vitaux, son professeur le garderait pendant un temps libre suite à quoi le pupille pouvait aspirer à devenir un guerrier d'élite, un Tisseur, mais chaque chose en son temps.

Pour l'instant Kānshǒu maîtrisait l'alchimie des remèdes, et une vague connaissance des principes du combat à mains nues. Très vague, en réalité.

Fort heureusement pour lui, l'homme qu'il trouva en une clairière -indiquée par l'insistance de sa lampe, qu'il portait à la ceinture, à briller en se lançant de ce côté- ne lui posa aucune épreuve guerrière.
Vraiment, mis à part lui souhaiter la bienvenue, le manteau serti d'un énorme masque de lapin noir ne fit rien pendant une bonne heure.

Les herbes dansaient autour d'eux, de fines lignes dans la verdure et les plantes ancestrales d'Endorial se balançaient au gré du vent. Le soleil brillait sur un ravissant ciel d'azur complet, bouché ça et là par des branches grandioses.
Pendant une heure, Kānshǒu repéra les endroits mentalement en attendant des directives de son maître. Droit dans son kimono aux motifs de vagues blanches, sobre mais souple au combat. Théoriquement, il n'en avait pas fait l'expérience...

Au bout d'une heure à s'imaginer reproduire ce magnifique bout de paradis, le rire narquois du lapin, nasillard et surprenamment profond, s'adressa à Kānshǒu.

- Ho, oh ! On m'avait promis un renard savant. Voilà le destin des choses je crois, immuable pour toujours. Mon nom importe peu, tu ne pense pas ? Je t'apprendrais, marche avec moi.

Le manteau noir tenait dans des doigts fins et allongés, une arme énigmatique ; sorte de bâton empli de rouages au cliquetis sans rythme.
Il l'agita et disparut.

En réapparaissant plus loin, au-dessus d'un arbre vers lequel Kānshǒu marcha calmement, laissant sa lanterne bleutée s'agiter doucement, le Lapin invita son élève à venir.
Lorsqu'il fut au-dessous de lui, l'être disparut de nouveau, et seule sa voix subsista.




- Marche donc, Kānshǒu. Après tout, de longues épreuves t'attendent, pire que celle-là... Ha... oui, la route va être épuisante... fort heureusement je suis là ! Ensembles, oui.

Sachant bien que la direction n'importait pas, le marchand poursuivit son chemin, sans trop te soucier de la destination. Son sensei parlait, il écoutait.

- Comme c'est curieux, tu le sens toi aussi ? Ce trop plein dans l'air... perturbation dans la force, quelle plaie ! Du travail, encore et encore... Ha, on va se mettre en retard. Si la chronologie compte encore ! Hahaha. Regarde. Ce chasseur, là, en face, il rêve d'en découdre avec toi. Certains hommes ne chassent que des remords, tu sais, et toi ? Hein ? Montre-moi ce qu'il en est, Kānshǒu !

Il hocha la tête et fit tomber son chapeau. La coiffe pointue fendit l'air et alla trouver fin en la main tendue du Lapin.

Kānshǒu regardait l'homme face à lui avec des yeux contemplatifs. Son visage était hideux, parsemé de courbures et fractures, où s'épanouissait un lierre rouge. Dans son dos une colonie d'insectes vrombissait, des frelons à n'en point douter. Quelque fut l'humain avant le monstre, il fallait s'en débarrasser.

Doucement, il fit glisser son kimono jusqu'à la ceinture, dévoilant là un tatouage gigantesque de son épaule à la paroi abdominale ; un renard rouge et noir, la gueule béante et le corps comme un manteau d'ombres.

- J'ai capturé celui-là près d'une Caverne. Ha... Ha... tu le vois, toi aussi ? L'ennemi qui se profile, derrière celui-ci... et les autres... les ficelles ridicules d'un tyran sont vite brisées par des poings d'acier ! Frappe jusqu'à ce que ton âme soit rassasiée !

Kānshǒu s'élança avec une vitesse correcte, le tatouage brillant intensément d'une lumière orangée. Ce ne fut toutefois qu'au corps à corps qu'il remarquait la musculature formidable de son opposant ; sa peau noircie affichait des veines gonflées à bloc et sa voix portait particulièrement. Son poing atteignit d'un revers l'hybride qui s'étala au sol avant de se ressaisir en roulant sur le côté. Une fois de nouveau en garde, il plongea un uppercut en plein dans la mâchoire de l'abomination nécrosée qui ne vacilla pas pour autant.
L'homme avança et Kānshǒu se mit à courir en portant une main à sa lampe, l'étreignant. Il en résultat que le renard tatoué jaillit de son torse et l'épaula tandis qu'il faisait demi-tour en projetant des kunais -couteaux Djölfulins- dissimulés dans ses manches.

Il réussit à couper un morceau respectable du bras de l'ennemi mais ce fut le renard qui fit le plus gros. L'animal attrapa l'être muté au mollet, avant de cracher une gerbe de flammes sur ce dernier. Une fois l'ennemi au sol, et que Kānshǒu marchait en sa direction, le bâton du Lapin lui fit exploser le crâne.

- Tu as réussi. Mettons-nous en route vers Stellarae, la bibliothèque est essentielle à tout étudiant. Je prendrais... ha... le siège de derrière le plus confortable du chariot.

Le désormais apprenti ne dit rien du trajet car le Lapin ne demanda rien. Des jours durant. Il ne parla qu'une seule fois, en chantonnant;

- Moine du Cocon. Samourai intrépide, vaillant chevalier. Hausse tes poings vers les Trois en toute sympathie, discutons fiévreusement des cogitations du lendemain... La réflexion sur la reproduction du rêvé, quelle cruelle platitude ! Dans les rêves tu ne sens pas la gouache sur tes poings... ah... du sang non plus. Oh et si tu désire tant me trouver un sobriquet ; le Lièvre conviendra mieux que Lapin.

@Kānshǒu : Bon RP, tu passes Pugiliste. Désormais, tu gagneras 10 points de vitalité, 20 points de vitesse, 30 points de dégâts par passage de niveau. Tu pourras utiliser des postures pour t'aider contre certaines créatures et certains personnages, et tu auras accès au bâton d'éther, également utilisé par les ensorceleurs. En revanche, ton inventaire est restreint : tu peux porter soit deux tonfas (non-fusionnés), soit un bâton d'éther, soit rien du tout. De plus, je t'offre 100 points d'expérience bonus et 20 pièces d'or pour ton passage de classe et ce très bon RP.

Tes 20 PO sont d'ailleurs utilisées pour changer ton titre en "Disciple du Lièvre".

Bonnes relaxations !

Etant donné que tu es le premier pugiliste tu auras ton nom inscrit dans la salle des trophées !

Cela fait bien longtemps que je veux être mage. Non seulement pour sentir la puissance de la magie arpenter mes veines mais aussi et surtout pour avoir accès à des connaissances cachées aux yeux des simples combattants. Oui, pour moi, le savoir est pouvoir et les livres sont par conséquent autant d'armes potentielle. Le problème, c'est que jusqu'à maintenant, mis à par mes pouvoirs de contrôles psychique, je n'ai aucune affinité avec la magie... Et ce n'est pas faute d'essayer. Tous les soirs depuis des années, devant mes feux de camps, j'essaie, je me concentre, je médite, je visualise, mais rien. Jamais aucune réaction...
J'avoue commencer à désespérer. Je sais que pas tout le monde est fait pour être mage, mais je voudrai tellement être l'un des élus. Pourtant, ma télépathie est magique et je suis bon pour l'utiliser, alors pourquoi ai-je tant de mal à faire un sort, même un petit. En même temps, si j'avais autre chose que des pages jaunies en guise de professeur ça irait sans doute mieux.
Ah, ce grimoire à la noix ne vaut vraiment rien ! En tout cas pour un débutant.

Cette nuit encore, devant mon feu, j'essaie de canaliser ne serait-ce qu'une once de magie, mais le résultat n'est guère différent que les milliers de fois précédentes. Las, j'arrête d'essayer... Doucement, je laisse mes pensées vagabonder et me mets machinalement à chantonner. Une musique douce, calme, emplie de tout mon chagrin s'échappe de mes lèvres. Je m'abandonne complètement et laisse toutes mes émotions me submerger. Tristesse, frustration, ambition, espoir, tout se mélange en moi et dans ma voix. Alors que ma mélodie parcourt la forêt depuis plusieurs minutes déjà, j'ai l'impression que mon feu danse en rythme sur mon chant.
Étonné, je m'arrête de chanter et le feu reprend rapidement ses mouvements anarchiques... Je me remets à chanter mais rien ne se passe.

J'ai dû rêver me, dis-je. Sans doute trop d'hydromel m'est montée à la tête. Les yeux dans le vague, ma voix se remplit à nouveau de tristesse... Après quelques nouvelles minutes, j'ai de nouveau cette impression de feu dansant. Je le fixe et chante toujours avec autant d'émotion et les flammes continuent de bouger harmonieusement. Avec le temps, une silhouette se dessine dans le feu. Une sorte de femme de flamme dansant sur ma chanson.
Mon cœur tambourine de joie dans ma poitrine et cela déborde dans ma voix. Le chant change et la petite danseuse incandescente suit le nouveau rythme. Je suis émerveillé et me yeux pétillent dans la nuit. J'arrête doucement de chanter, en me concentrant sur l'émotion que je ressens. La silhouette subsiste sautillant de joie sur place.
Moi qui me concentrait sur ma tête pendant tout ce temps, j'étais passé à côté de ce qu'il fallait vraiment pour la magie. Le cœur !
L'émotion était donc la clé du mystère !

Attendez ! Si j'arrive à contrôler ces flammes par mes seules émotions, ça veut dire que... Je suis un mage ?
Je saute de joie à cette idée et une sorte d'explosion retentit dans le feu.
Je sursaute surpris et déconcentré, ce qui suffit au feu pour reprendre son apparence normale.
Me voilà enfin Mage !

@Nahérynn Daliann : Félicitations, tu deviens Mage. Tu gagneras désormais 10 points par statistiques à chaque passage de niveau, tu peux utiliser les bâtons arcaniques, ainsi que le dé mage. Tu remportes également 90 points d'expérience et 20 pièces d'or pour ce RP plein de poésie.

Spoiler:

      Il faisait une fois de plus un beau soleil sur la ville de Kastalinn en ce début d'après-midi, ses rayons réchauffants l'atmosphère, luttant contre l'air froid du nord soufflant par instants. Resserrant une énième fois sa cape, bien qu'habitué à cette température, un jeune stryge blanc vagabondait entre les bâtiments et les échoppes. Se remettant tranquillement des blessures légères qu'il avait subies – le baume étant très efficace, les douleurs laissèrent vite place à des envies de se gratter intempestif à la cicatrisation –, il ne tenait pas à attraper quelque chose de mauvais, une maladie qui pourrait traîner. Sa marche quant à elle n'avait pas vraiment d'objectif, pas vraiment de but. Il errait surtout pour prendre l'air, se dégourdir les jambes …

       Cela faisait maintenant trois jours que Baldwin avait fait la rencontre de Dilon, un humain Gardien-en-chef, et de Thorek, un nain explorateur, avec lesquels il s'était lié d'amitié autour d'un bon combat, mais surtout autour d'un bon repas bien arrosé à l'auberge. Une discussion intéressante avait suivi, pendant laquelle il avait confirmé, et surtout apprit, quelques connaissances. Une partie de ces dernières concernait la faction de Stellaraë, et remettait en cause tout son raisonnement sur la possibilité ou non de les rejoindre. En effet, le Deraborne lui avait expliqué plus en détail leur fonctionnement, et les avantages d'en faire partie, émettant le souhait de recruter le stryge, et le faisant douter quant à son choix personnel.

       Après qu'ils se soient séparé cette nuit-là, le futur maître d'armes passa les deux jours suivants à se reposer et à réfléchir, allongé sur le lit, les bras derrière la tête, ses yeux d'acier fixant le plafond sans vraiment le voir. Jouant de temps en temps avec le bracelet offert par sa mère à son poignet, il pensa à son enfance heureuse, puis aux dix années d’entraînements et d'apprentissages chez les purificateurs, à vivre à leurs côtés selon leur façon stricte et leur valeur, dans le but final de les rejoindre et de suivre les traces de son père. Il repensa à son échec, aux mois suivants passés un peu dans le brouillard, son objectif perdu. A ce qui l'avait finalement décidé à partir voyager, profiter de cette situation pour être libre d'accomplir ses rêves. Mais au final, il était tout de même fait pour rejoindre un corps d'armée, une faction, pour être un combattant de la Justice et du bien. En sois, les Gardiens, ainsi que les Dragonniers – qu'il avait, eux, prévu de rejoindre dès que possible – étaient les candidats parfaits, un remplacement de ceux qu'il n'avait pu rejoindre. Mieux, il pourrait toujours vraisemblablement tenter d'accomplir ses rêves malgré ça … Mais … Cela serait-il vraiment une bonne solution ? Sa confiance en soi ne revenant que doucement après cette mise à mal, il ne pouvait s'empêcher d'hésiter et de douter … Ces genres de choses pouvaient prendre plus que de longs mois pour se soigner. Le stryge sourit fugitivement à la pensée qu'il tentait de se convaincre lui-même par ses arguments, plutôt que ses nouveaux amis.

       Le voilà désormais dans les rues de la ville fortifiée, toujours plus ou moins la tête dans les nuages. Il avait laissé sa lance à l'auberge, pour ne pas s'encombrer, mais son fléau, son épée, et sa dague étaient toujours bien accrochés à sa ceinture. Ses ailes semi-grises, repliées sur son dos, n'étaient pas vraiment cachées par sa cape, soulevée régulièrement au même titre que ses cheveux de neige par le vent qui était plus fort en ce jour. Mais cela ne l'affectait pas. Pas plus que les quelques demoiselles qui rougissaient lorsque leurs regards se croisaient, ce qui en général le rendait lui aussi dans le même état, mal à l'aise, un petit sourire timide sur les lèvres en détournant les yeux. Là, il ne les voyait même pas. Par contre, il ne put ignorer les gargouillis provenant de son estomac lorsqu'il arriva par hasard à la place du marché bondée de marchands, principalement de nourritures, et de passants.

       De bonnes effluves flottaient dans l'air, des cris de vente tels que « il est beau, il est frai mon poisson ! » se faisaient entendre par-dessus les discussions normales tandis que Baldwin passait d'un étal à l'autre. Il finit par s'arrêter à une échoppe avec quelques tables et bancs qui cuisinait du délicieux gruau aux graines d'avoine, sucré au miel, un plat simple à préparer mais bien nourrissant et sain. Simple et efficace. Sortant quelques pièces d'or de sa bourse sur le côté – qui ne passa pas inaperçue – afin de commander un bol, il s'installa ensuite tranquillement pour déguster, observant paisiblement les passants et les soldats de patrouille qui passaient de temps à autre. Il y avait également la faction de la Milice qui existait ici-même, mais il avait entendu dire qu'elle était actuellement en pleine refonte, et qu'il fallait désormais une forte volonté de protéger Kastalinn et le nord pour y entrer. Même s'il appréciait beaucoup ces lieux, cela le lui correspondait tout simplement pas.


       C'est avec l'estomac bien rempli et un remerciement au cuisinier qu'il repartit de plus belle, en meilleur forme et plus attentif à son environnement. Voilà comment un bon repas pouvait suffire à apaiser quelque peu les esprits ! Le stryge se prit même à sourire en observant le beau ciel bleu, déchiré par-ci par-là par des bancs de nuages blancs. Cette sortie lui faisait du bien ! Jusqu'au moment où il se fit bousculer. Il ne l'avait pas vu venir dans la foule, un homme tout de noir vêtu qui pourrait paraître louche, une large capuche lui cachant en partie le visage.

       « - Ho, veuillez m'excuser, c'est de ma faute.

       - Ne vous en faites pas, ce n'est rien ! »


       En fait il était poli et aimable, il s'était sûrement fait une idée. L'inconnu continua sa route à la même vitesse, et le stryge fit de même dans l'autre sens. Enfin, quelques mètres seulement, car il remarqua rapidement que quelque chose n'allait pas. Une sensation … comme si sa ceinture était plus légère ? … Sa bourse ! Cette personne était en effet plus que louche, c'était un voleur ! Se retournant vivement, il put encore l'apercevoir plus loin, et tenta aussitôt de le rattraper avant qu'il ne soit trop tard, zigzagant entre les passants. Sa technique était bien rodée, rentrer dans quelqu'un en faisant semblant de ne pas avoir fait exprès, et en profiter pour lui ôter son argent au passage, avant de repartir d'un pas normal pour ne pas attirer l'attention. Ni vu, ni connu. Malheureusement, le futur maître d'armes était réactif, et bien qu'il n'ait pas mis toutes ses économies dedans – elle était trop petite – elle pesait son poids !

       Il réussit à raccourcir la distance les séparant, étant à deux doigts de l'arrêter, mais le truand, qui ne l'avait pas remarqué, obliqua soudain vers une ruelle latérale. S'arrêtant sur le coin du mur, Baldwin observa cette dernière, prudent. Petite, étroite, vide, elle rejoignait une autre grande rue en ligne droite, mais vers le centre, un autre chemin s'ouvrait du côté gauche, dans lequel l'homme s'y engouffra. Il le suivit. Au final, c'était un cul-de-sac se terminant sur une porte en bois, qui fut cognée à plusieurs reprises par le malfaiteur, comme en suivant un code prédéfini. Quelques secondes plus tard, elle s'ouvrit sur une personne à la mine patibulaire, gras et mal rasé, qui sembla échanger avec son gars. Il fallait agir maintenant, sinon il risquait de définitivement le perdre, et il était hors de question que ce voleur puisse continuer ses méfaits. La population vivait plus ou moins difficilement avec ce qu'elle possédait, acquis durement dans le labeur, et elle n'avait pas besoin d'en être soulagée aussi injustement.

       Sortant de sa cachette, le stryge les héla, le ton dur et menaçant :

       « -C'est terminé ! »

       Prit par surprise, l'homme à la capuche se retourna en sursaut. D'habitude, il était déjà disparu depuis longtemps dans la foule lorsque sa victime remarquait son larcin …  Le gros, quand à lui, paniqua complètement et referma violemment la porte en criant d'une voix apeurée :

       « - J'n'ai rien à voir avec lui ! J'y suis pour rien ! »

       Le voleur était pris au piège face à l'homme ailé qu'il observait fixement, inquiet. Ce dernier s'approchait doucement, guettant la moindre réaction, tout son corps prêt à réagir.

       « - Je te conseille de te rendre gentiment, sans gestes brusques. Je ne sais pas combien de personnes tu as dépossédé de la sorte, mais ça s'arrête ici. »

       Certes, il avait réussi à le suivre et même à le coincer, mais ce piaf était bien trop stupide s'il croyait qu'il allait se laisser faire comme ça ! Un sourire carnassier apparut soudain sur le visage du bandit. Il savait voler, mais il savait également tuer ! Ce petit problème sera vite réglé, un coup de dague en plein cœur, on jette le corps fissa où on ne pourra pas le retrouver, et la vie continuera comme avant. Il se mit doucement en posture, sa main droite passant dans son dos, sous sa cape. Des gouttes de sueurs perlèrent néanmoins sur son front, il ne devait pas rater son meurtre.

       « - T'as eu le cran d'me suivre alors ? Malheureusement, c'que j'te conseillerais moi, c'est d'mourir en silence ! »

       Tout d'un coup, il dégaina son arme lame vers le bas en se jetant sur le gêneur, tentant de placer son coup fatal. Ce fut sa dernière erreur.

       Croyait-il que Baldwin ne l'avait pas vu venir à des lieux ? Son apprentissage lui avait appris à manier plusieurs sortes d'armes, mais il passait également par le combat à mains nues. Plutôt que de reculer afin d'éviter son assaut, il avança et bloqua net avec sa main droite, attrapant son poignet par le dessous. Sans attendre, il fit un nouveau pas tout en suivant le mouvement avec le reste du corps, entraînant dans la foulée le bras de son ennemi qu'il laissa tendu, tordant sa prise, et coinçant son coude gauche contre la nuque du voleur. Pour achever le tout, le stryge lui fit lâcher sa lame en frappant son poing sur son genou, et le plaqua contre le mur. Face contre la pierre froide, son membre désormais maintenu fermement et douloureusement dans son dos, l'homme grimaçait, surpris par ce revirement.

       « - Que … ? Argh ! Qui es-tu ?

       - Un simple maître d'armes en devenir. Je t'avais pourtant demandé de te rendre sagement … Maintenant, si tu veux qu'il n'arrive rien de fâcheux à ton bras ou à ton épaule, tu vas te laisser conduire tranquillement vers la Milice, c'est d'accord ?

       - D'acc … Hmm ! D'acc … D'accord !

       - Très bien, dans ce cas, allons-y. »

       Coincé comme il était, il n'avait plus d'autres solutions que de se laisser embarquer, c'était en effet terminé pour le voyou. Retournant dans la grande rue, ne relâchant pas la pression sur son prisonnier de peur qu'il tente de s'échapper, le Nuussian se mit à la recherche d'une patrouille, sous les regards curieux des passants qui se demandaient bien ce qui pouvait se passer. Ce qu'il n'avait pas remarqué en revanche, c'est qu'une silhouette, attirée par le bruit et par la curiosité découlant, était venue l'observer en action, et le suivait désormais …



       Enfin ils finirent par trouver un groupe de trois soldats déambulant dans le quartier commercial, qu'ils rejoignirent sans tarder. Ces derniers furent légèrement surpris en les voyant déboulé de la sorte, mais reconnurent les traits des deux hommes, l'un pour ses méfaits, l'autre pour l'avoir souvent croisé au fil des semaines.

       « - Bonjour, je vous amène cet homme, il m'a volé ma bourse et a tenté de m'assassiner, et je ne dois pas être la seule victime. Sa technique est bien rodée, et il est dangereux. »

       Le premier Milicien, qui devait être le supérieur, fit un signe de tête aux deux autres, qui s’empressèrent de récupérer le '' colis '' qui regardait le sol, et de le passer aux fers. Silencieux, honteux, il était résigné à son sort.

       « - Merci beaucoup, stryge. Ce malandrin était recherché depuis déjà quelque temps, mais impossible de mettre la main dessus, il disparaissait à chaque fois. Nous vous devons une fière chandelle, les rues seront désormais plus sûres grâce à vous. »

       Ne sachant pas trop comment réagir suite à ce discours, Baldwin hocha la tête en souriant.

       « -Ce fut avec plaisirs. »

       Puis, se rappelant d'un détail :

       « - Je dois également vous informer qu'il a un complice, c'est sûrement grâce à lui qu'il pouvait passer inaperçu. Je les ai surpris pendant leur discussion ... »

       Il leur expliqua les détails et la position de la ruelle, pour qu'ils puissent la retrouver sans difficultés.

       « - … Elle se termine en cul-de-sac sur une porte en bois, et la personne doit vivre dedans. Il est gros et lâche, et ils ont l'air d'avoir un code entre eux. Ce malfrat a frappé trois petites fois sur le battant, puis deux grosses, puis trois autres petites plus espacées, pour qu'il réponde. »

       Le prisonnier n'en revenait pas, cet oiseau avait tout observé, et se rappelait de tous les détails ! Son '' entreprise '' était foutue … Même les gardes étaient abasourdis. Se reprenant rapidement, le supérieur lui répondit :

       « - Nous allons faire en sorte de régler cette histoire sans tarder ! Merci une fois de plus, ces informations vont nous être précieuses. »

       Il fit un autre signe de tête aux soldats, qui commencèrent à se mettre en route en embarquant l'individu, avant de donner non pas une, mais deux bourses au futur maître d'armes. La première était sans conteste la sienne, mais la deuxième ? Sous le regard interrogatif du stryge, le Milicien expliqua en souriant :

       « - Voici la prime pour sa capture, ainsi qu'un bonus pour service rendu à Kastalinn, vous le méritez bien. Maintenant, à vous d'en faire ce que vous voulez ! Sur ce, je dois vous laisser, bonne journée ! »

       Et il partit à son tour sur ces dernières paroles. Le voilà quelque peu embêté, en les regardant s'éloigner. Il n'avait pas fait ça pour l'or, et n'en avait pas besoin ! Attachant son propre argent solidement à sa ceinture, il garda le cadeau dans la main. C'était plus par gratitude que l'officier le lui avait offert, aussi ne se prit-il pas plus la tête avec ça. Le sentiment d'avoir été utile et la petite montée d'adrénaline le réchauffaient, et il laissa échapper un petit soupire de contentement.


       Quelques croisements plus loin, il croisa une petite famille recroquevillée sur le bas côté, vraisemblablement très pauvre. Une mère, son fils, et sa fille, habillés quasiment de loques … Le stryge eut un pincement au cœur lorsqu'il les aperçut, tellement de gens à travers le continent vivaient comme ça, avec presque rien. Les guerres et les conflits, les attaques de bandits et de monstres … Tout ça laissait beaucoup de morts et de misères derrière eux. C'était vraiment triste … Le garçon suppliait les passants, espérant recevoir une simple petite pièce, qui l'ignoraient totalement. La fillette, elle, réclamait à sa mère, dans ses bras.

       « - J'ai faim, maman …

       - Je sais, ma chérie, mais nous n'avons pas les moyens d'acheter à manger, je suis désolé ... »

       Il ne put s'empêcher de s'arrêter pour les observer, partageant leur douleur, il était vraiment trop sensible aux émotions des gens. Tournant lentement la tête pour observer la bourse toujours entre ses doigts, il eut soudain un sourire en coin. Voilà à quoi va pouvoir lui servir cet or ! Le gamin le regarda avec des yeux ronds lorsqu'il l'a reçu dans sa paume, auquel il répondit avec un clin d’œil, toujours souriant.

       « - Cadeau ! Prenez bien soin de vous … »

       Et il continua d'avancer, entendant les exclamations de joies derrière lui. C'était vraiment une bonne journée ! Seulement, il était toujours suivi …


       L'après-midi avançait à son rythme, le soleil continuant lentement sa course pour aller se coucher, au même titre que Baldwin continuait lentement son parcours hasardeux. Il passait maintenant devant des maisons plus grosses, et plus riches, que celles que l'on voyait d'habitude. C'était un beau coin, les propriétés bien entretenues, et les rues moins bondées, plus calmes. S'arrêtant pour observer cette architecture typiquement nordique, une voix retentit soudain dans son dos.

       « - Tu as un bon fond et un grand potentiel, vraiment digne de ton peuple, stryge blanc. »

       Le ton était calme, posé, amical. L'intéressé se tourna vers cette personne qu'il ne connaissait aucunement, et l'observa, intrigué. Un humain, d'un certain âge mais pas non plus très vieux, s'il en croyait sa barbe finement taillée et ses cheveux poivres et sels tendant tout doucement vers le gris pur attachés en queue de cheval, ainsi que les fines rides qui parcouraient son visage. Peut-être dans la soixantaine. Il portait juste une chemise bleue claire en dessous d'une broigne de cuir élimé et sans manches, avec une ceinture attachée à la taille sur laquelle pendaient ses affaires, sacoches, gourde, ainsi qu'une épée dans son fourreau, le tout autant usé par le temps. Ne semblant pas souffrir du vent froid non plus, il avait cette posture et cette attitude assurée de quelqu'un à l'aise, la main sur le pommeau de son arme. Quelqu'un qui en avait vu beaucoup et en était ressorti, toujours plus fort, et qui profitait maintenant d'un repos bien mérité. Sans conteste un vétéran … Pourquoi l'accoster de cette façon ? Que lui voulait-il ?

       Sortant rapidement de son analyse, et pour ne pas paraître malpoli, Baldwin lança un sourire gêné en répondant :

       « - Euh … Merci. »

       Suite à quoi le nouveau venu éclata d'un rire franc, enchaînant :

       « - Excuse-moi de débouler comme ça, mon garçon ! Et pour le reste également … »

       Il se gratta l'arrière de la tête, riant à nouveau, devant un stryge décontenancé.

       « - Je n'ai pas pu m'empêcher de te suivre et de t'observer quelque peu, depuis que j'ai entendu ces cris dans une fameuse ruelle normalement déserte ! Je t'ai vue maîtriser cette ordure à mains nues, l'amener aux soldats, et même donner la récompense à cette famille en détresse. Peu de personnes feraient ça, tu sais ? »

       Cet homme était franc et sympathique, enfin s'il oubliait ce qu'il venait de lui dire.

       « - Ho ! Mais j'en oublie toute politesse, comme un idiot ! Je me nomme San, San Betlay, ancien Milicien et maître d'armes, ce que tu souhaites devenir à ce que j'ai ouï et au vu des armes à ta taille ! Je suis dorénavant à la retraite, mais je ne reste pas oisif pour autant. »

       Il prit un ton plus sérieux.

       « - Je continue mon rôle même en dehors de l'armée. J’entraîne de jeunes gens – et même des moins jeunes d'ailleurs – désireux de s'améliorer, dans un bâtiment que j'ai construit spécialement pour cela. De ce fait, je suis régulièrement à la recherche de talents dans le coin, ainsi que de la perle rare, si j'ose dire ! Et je dois avouer que tu m'intéresses. Tu présentes tous les critères requis pour être l'un d'eux ! »

       Et il termina avec un sourire chaleureux, formulant sa demande :

       « - Alors mon garçon, est-ce que ça te tenterait ? »

       Au début surpris, Baldwin fut rapidement à l'écoute de ses paroles. C'était assez inhabituel comme façon de faire, enfin il le pensait, mais ça semblait sincère, et il n'était pas moins piqué par la curiosité. Depuis le temps qu'il était en ces lieux, pourquoi ne l'avait-il pas croisé plus tôt ? L'idée de pouvoir combattre et d'apprendre d'un vétéran l'enchantait. Il lui rendit son sourire.

       « - Et pour cela, il vous arrive souvent de filer quelqu'un que vous souhaitez entraîner ?

       - Hahaha ! Seulement ceux qui en valent la peine à mes yeux ! Alors ?

       - C'est d'accord, il me tarde de découvrir tout ça. Pour ma part, je me nomme Baldwin.

       - Je m'en doutais : l'appel du combat ! Dans ce cas, je t'invite à me suivre, Baldwin ! Par chance, j'habite à quelques rues seulement ! »

       Ses entraînements se passeraient donc chez lui ? Amusé, il ne perdait rien à y jeter un œil. En tout cas, San était de bonne compagnie. Le laissant le guider, il lui emboîta le pas.



       Dominant ce petit quartier, une grande bâtisse se présenta à eux, son terrain entièrement délimité par un mur en pierre et un portail en métal, ouvert et ornementé de loups rampants sur chacune des deux parties. Le tout était assez impressionnant … L'homme l'indiqua d'un signe de la main, enjoué :

       « - Mon chez moi ! Viens ! »

       Le stryge le suivit à nouveau, mais plus lentement, observant chaque parcelle, chaque décoration, chaque détail, sans voix … Ce qui amusa son guide. Où était-il tombé ?

       « - C'est grâce à ma famille que je possède une telle habitation. Elle se transmet de parents à enfants depuis déjà pas mal de générations chez nous! Donc on peut dire que j'ai un peu triché ! Pour mes cours en revanche, c'est grâce à ma faction que je les dois. Participer à d'innombrables batailles contre des sauvageons et toutes sortes de menaces envers notre belle ville aide à monter les gallons et sa propre réputation. Et cette réputation aide à faire venir de jeunes combattants prêts à en découdre ! Certains de mes élèves sont même de nouvelles recrues Miliciennes, ou en devenir ! De quoi vivre heureux mes vieux jours ! Haha ! »

       Il le conduisit sur un chemin contournant le bâtiment pour accéder à l'arrière. Ça ne se passera pas à l'intérieur finalement, et la raison se présenta bien vite ! Derrière, il y avait tellement d'espace qu'un énorme préau en bois massif y siégeait. En dessous, une bonne dizaine d'hommes et de femmes, d'humains et de nordiques principalement, s’entraînaient en duo ou contre des mannequins, au fond, sans que personne ne se marche dessus. Un nombre conséquent de râteliers formaient les contours de la construction, pleins d'une multitude d'armes différentes. Baldwin ne put s'empêcher d'être bouche bée face à ce spectacle, ce qui fit rire une fois de plus le vétéran.

       « - Héhé ! Bienvenue à la '' salle d'armes '' ! Si tu ne me croyais pas jusqu'à maintenant, te voilà rassuré, je ne me suis pas moqué de toi ! Toutes les armes que tu vois ici ne sont pas mortelles, enfin pas plus qu'un gros gourdin en bois quoi. Ce sont des armes conçues spécialement pour l’entraînement, simulant le poids de leurs équivalentes réelles, mais sans leur potentiel meurtrier. Ce qui est tout bon ! Alors ? Toujours intéressé ? »

       Une lueur enflammée dans le regard, tout excité à l'idée de s'entraîner enfin sérieusement depuis le temps, le futur maître d'armes sourit de toutes ses dents.

       « - Et comment !

       - Parfait ! »

       Il s'adressa ensuite à tout le groupe, en criant assez fort pour se faire entendre :

       « - Bon, les gars ! Et les filles aussi, bien sur ! Je vous présente Baldwin, stryge blanc de son état ! Il vient participer à l’entraînement d'aujourd'hui, et on le reverra peut-être d'autres jours si ça lui plaît ! Alors soyez aimables je vous prie ! »

       Rien de tel pour être mal à l'aise ! Ils ricanèrent, semblant être bien habitués à la façon de faire de leur entraîneur, avant d'accueillir le nouveau venu, intrigués car il n'avait sans doute pas souvent eu l'occasion de croiser un stryge, et de reprendre là où ils en étaient. Quant au drôle d'oiseau lui-même, il partit dans une série d'échauffements tel qu'il avait appris des purificateurs, San le laissant faire en observant ses mouvements, désireux de découvrir ses capacités.

       « - De ce que j'ai vu, tu sais déjà bien te défendre. Mais ton équipement prouve que tu en connais plus, du moins j'espère que ce n'est pas de la décoration ! Dis-moi donc tout ! Depuis combien de temps tu t'entraînes, et quelles armes maîtrises-tu ? »

       Toujours avec le sourire, tous les deux. C'était contagieux, et on ne pouvait définitivement pas s'en empêcher à ses côtés. Celui sur le visage du plus vieux s'agrandit d'ailleurs de plus en plus au fil de la réponse.

       « - En effet je me débrouille ! Cela fait plus de dix ans que j'ai commencé auprès des miens, de façon intense. Actuellement, je maîtrise la plupart des armes que je connais, marteaux, fléaux, faux, dagues … Même les haches et les griffes, ainsi que les arcs et arbalètes. Mais celles avec lesquelles j'ai le plus d'affinités restent les lances et les épées ! »

       Serait-ce la fameuse perle rare ?

       « - Euh … Eh bien … ! » Se raclant la gorge. « Hum ! Huuuuuum ! Pardon ! Tu m'as surpris, je ne m'attendais pas à ce niveau-là ! Alors j'avais prévu de te balancer le speech concernant ce qu'est un vrai maître d'armes et tout ça, mais là ce n'est même plus la peine ! Ce que je te propose du coup, maintenant que tu es bien échauffé, ce sont des petits duels à la touche avec mes meilleurs éléments ici présent. J'ai vraiment envie de te voir à l’œuvre !

       - Ça me va ! »


       Les règles étaient simples. Il allait enchaîner trois duels à la touche, chacun avec un adversaire différent, maîtrisant une technique différente. Chaque fois que l'un des deux touchera l'autre en premier, il gagnera un point, et ils se remettront en place. Le premier à trois gagnera. Pas besoin de donner de la force dans ses coups, juste de la vitesse, de la technique, et de la précision. San comptait bien ne rien raté, il ferait l'arbitre, et avait donné une condition supplémentaire au stryge : il devait changer d'arme entre chaque combat. C'était une bonne façon d'observer sa polyvalence, et ce dernier savait déjà les deux dernières qu'il allait choisir, c'était la première pour laquelle il s'interrogeait ! Il porta finalement son intérêt sur des griffes, n'ayant pas beaucoup eu l'occasion de les manier. C'était le bon moment !



       Son premier opposant était une femme, fine, maniant la faux, jouant sûrement sur la rapidité. Il suffira de l'être encore plus. Bien ancré sur ses appuis, jambes fléchies, muscles détendus, vision d'ensemble, poings serrés devant son visage, Baldwin était en garde, totalement concentré, et prêt à se donner à fond.

       « - C'est partis ! … Un à zéro ! »

       Surprise, l'attaque était partie dès le top, tellement vite sur son flanc gauche qu'elle n'avait même pas eu le temps de réagir. Se reprenant, elle n'allait pas laisser cela se reproduire. L'avantage de sa faux était la portée, mais c'était aussi sa faiblesse car une fois sa défense pénétrée elle se retrouvait impuissante, et les griffes excellaient justement dans le contact.

       Pour le deuxième assaut, c'est elle qui prit les devants, tentant une feinte vers l'épaule gauche avant de modifier au dernier moment la trajectoire vers l'arrière de la jambe, qui fut bloqué par le stryge, contre-attaquant dans la foulée. Elle para in extremis et tenta de reculer pour se remettre à bonne distance, en vain. Le stryge ne la laissa pas s'éloigner et enchaîna.

       « - Deux à zéro ! »

       Cette fois c'en était trop. Elle déploya toutes ses capacités, faisant tournoyer sa faux. Aux jambes, à l'épaule, aux bras, elle tenta à tout prit de toucher son adversaire. Il se rappelait avoir lu dans un livre une chose intéressante, que chaque combattant avait son '' temps '' lors d'un corps-à-corps, et que si l'un arrivait à s'approprier celui de l'autre, ce dernier se retrouvait impuissant. Ce fut ce qui arriva.

       « - Trois à zéro, victoire de Baldwin ! Bravo ! »

       Ils s'étaient figés dans le final, le manche de la faux coincé entre deux griffes de la première main, celles de la deuxième au niveau de la gorge de la disciple. Se saluant, respectueusement, il déposa ensuite cette arme, pour prendre la suivante : la lance !

       

       Cette fois-ci, c'était un homme du nord, grand et très musclé, qui n'était pas sans rappeler Halln le forgeron, surtout avec les deux marteaux à une main qu'il semblait manier. Tous aux alentours avaient stoppé leurs activités respectives pour observer les échanges, à bonne portée afin de ne pas les gêner. La garde était prête, lance en avant. Il n'avait pas encore combattu d'adversaire de ce genre, et décida donc de commencer par le jauger. Reposait-il seulement sur sa force ? Il allait devoir le découvrir pour le contrer efficacement.

       « - C'est partis ! »

       Tentant la même attaque que sa toute première, elle fut sans surprise bloquée. Reculant aussitôt pour garder sa distance, il frappa sans tarder de l'autre côté, sans plus de succès. Le nordique avait de bons réflexes et une bonne dextérité.

       « - Un à zéro pour les marteaux ! »

       Repoussant loin la pointe qui le visait, il avait profité de l'ouverture pour toucher Baldwin sur le flanc. Se remettant en position, ne relâchant pas sa concentration, il continuait d'observer le géant. Cette fois-ci, il le laissa attaquer en premier.

       « - Deux à zéro ! Attention ! »

       Faisant tournoyer ses armes, le combattant était fier de sa prestation. Sa technique reposait d'abord sur les muscles, en repoussant l'arme de son adversaire pour le déstabiliser, puis sur un peu de vitesse pour asséner le coup. Seulement, il se focalisait trop sur le fer de lance, et en oubliait la hampe qui était, elle aussi, dangereuse. Point avec lequel il comptait bien jouer. Son arme d'hast parallèle au sol au niveau de son épaule gauche, les deux mains dans le même sens, il pourra ainsi la manier aisément pour frapper avec le métal ou le bois, tel un bâton, et parer tout aussi facilement. Cette position parue troubler son opposant, mais il ne lui laissa pas le temps de s'interroger plus.

       « - Deux à un ! »

       Attaquant, reculant, essayant de le contourner, il le toucha au cou. C'était un son tour d'imposer son rythme !

       « - Égalité, deux à deux ! »

       Il débordait son adversaire. Dès que ce dernier repoussait un côté, il devait en gérer un autre. Le public retenait son souffle, car c'était l'ultime point désormais, le premier à toucher gagnera. Gauche, droite, haut, droite. Les coups s'enchaînaient, s'entrechoquaient, aucun des deux ne lâchait. La seule solution était de surprendre. Utilisant soudainement ses ailes pour reculer plutôt que de parer, il changea sa garde au même instant et refrappa dès que ses pieds touchèrent terre, faisant tournoyer sa lance, visant les jambes. L'homme du nord tenta de l'intercepter … Trop tard.

       « - Trois à deux ! Victoire de Baldwin ! »

       Ils se firent féliciter pour cette belle prestation, tandis que les deux adversaires se serrèrent la main, souriants.



       Le dernier à affronter était un homme, à peu près de sa carrure, maniant l'épée. Ce serait donc épée contre épée, ou plutôt épée à une main et dague pour Baldwin contre une épée à une main et demie, dite bâtarde, pour l'autre. Malgré déjà deux combats dans les ailes, il se sentait mieux que jamais ! Généralement, un duel entre deux bons combattant équipé de la sorte se terminait aussi vite qu'il était lancé, une attaque, une parade, une contre-attaque ou une contre-parade, et c'était terminé. Soufflant un coup, il se remit une nouvelle fois en garde.

       « - Allez-y ! … Un à zéro ! »

       Les techniques du stryge équipé de la sorte reposaient principalement sur la parade, le crochetage et la contre-attaque dans le même mouvement. Ainsi, le coup destiné à son épaule droite fut paré et écarté, pendant que le reste de son corps avança, pénétrant la défense. Et une touche au côté ! Suivante …

       « - Deux à zéro ! »

       Cette fois-ci, une attaque par le haut. Droit face à son adversaire, en sa posture fétiche, il les bloqua par ses deux lames croisées tels des ciseaux, avant de faire de simples mouvements de rotation de bras et de poignets pour atteindre son épaule gauche. Les attaques étaient rapides, les réponses tout autant, à l'échelle de quelques secondes seulement.

       « - Ha ! Deux à un ! »

       Bien joué ! L'arme de l'humain lui permettait de pouvoir aussi la manier à une main, et il surprit le Nuussian en lâchant sa poignée pour venir attraper son poignet, le maintenir, et ainsi placer une touche. S'essuyant le front ruisselant de sueur après tant d'efforts, il décida qu'il était temps de tout donner pour en finir. Il changea une nouvelle fois de garde, mettant son épée en avant et sa dague en arrière, lame vers le bas. Enchaînant les attaques qu'avec son arme principale, il tentait de créer une ouverture tout en lui faisant oublier la menace cachée, et cette stratégie porta ses fruits lorsqu'il put toucher son ventre sans défense.

       « - Trois à un ! Victoire de Baldwin, une fois de plus ! »

       Nouvelles congratulations. Les trois vaincus ne lui en voulaient pas, car ils s'estimaient battus par plus fort qu'eux, et cela les poussait à continuer l’entraînement. Une bonne mentalité. San fit se disperser le monde pour reprendre leurs exercices, tandis que le gagnant se reposait un peu. Bien que court, ce fut intense et épuisant. Étrangement, il allait pourtant beaucoup mieux. Cela lui avait permis de se libérer l'esprit, et par là même de pouvoir prendre ses décisions plus sereinement.



       « - Eh bien, mon garçon, je ne peux que te féliciter ! La connaissance des armes permet de les manier efficacement, mais également de pouvoir les contrer comme il se doit, et tu nous as donné là un bel exemple ! »

       Il observa quelques instants le stryge qui l'écoutait, semblant réfléchir à quelque chose, puis sourit une fois de plus.

       « - Tu es déjà largement digne d'être un vrai maître d'armes, je peux te l'assurer ! Tu maîtrises le combat à mains nues, ainsi que l'art des armes, mais … Tien j'ai une idée, ça vaudra même mieux que mille explications ! Je te propose un dernier combat, contre moi-même, avec les armes que tu veux ! Une seule touche directe de l'arme elle-même. Tous les coups sont permis ! »

       Reconnaissant et curieux, Baldwin accepta, il tenait en plus encore ses dernières lames, donc autant en profiter. Le vétéran quand à lui prit juste une simple épée à une main, banale, et vint se placer devant. La tension monta d'un cran pendant que la concentration revenait, la situation étant encore plus sérieuse qu'avant. Ils se mirent en garde, se déplaçant doucement en cercle, sans diminuer la distance, sans être distrait par quoi que ce soit. Le stryge l'observait, tentant de l'analyser, de trouver une faille dans sa défense, une faiblesse dans sa démarche, un moment d'inattention … Rien. Il se décida à passer à l'attaque, aussi rapide et précis qu'il le pouvait. San para aisément la première, et avant que la dague ne l'atteigne, il lui avait déjà décoché un coup de pied dans l'estomac qui le repoussa de deux bons mètres. Il avait visé juste. Plus haut et il aurait pu enfoncer quelques côtes, et plus bas il touchait sa blessure, qu'il avait complètement oubliée. Se remettant vite d’aplomb, il dût faire face à son tour à un assaut violent, comme une tornade de coup, qu'il arrêtait ou esquivait très difficilement. C'était un style de combat extrêmement fluide qu'il ne connaissait pas, et qui attisait fortement son intérêt, utilisant les membres et l'équipement comme un seul tout. Impossible de contre-attaquer, il n'était plus dans son '' temps ''.

       L'échange ne dura pas plus. En un tournemain, le retraité lui fit mettre genou à terre, épée lâchée, pointe à la gorge. Maîtrisé. Il écopera certainement de quelques bleus, mais ce n'était pas important, pas plus que cette découverte. L'homme lui tendit la main, qu'il agrippa pour s'aider à se relever, essoufflé et endoloris.

       « - Hahaha ! Excuses-moi ! J'espère que je ne suis pas allez trop fort !

       - Ne vous inquiétez pas, ce n'est rien, je m'en remettrais !

      - Parfait ! C'était nécessaire pour que tu comprennes ce que je voulais t'expliquer, ce qui doit être bon maintenant ! Comme je le disais donc, tu maîtrises le combat à mains nues et l'art des armes, mais séparément. C'est déjà un très bon niveau en soi, mais j'ai pu déceler un plus grand potentiel en toi avec tout ça, qui me pousse à croire que tu serais le premier à qui je pourrais apprendre cette façon de combattre ! Tu as pu la voir en action, elle allie le corps et l'arme, et bien maîtrisée elle s'avérera redoutable, d'autant plus si tu arrives à te l'approprier ! Qu'en dis-tu ?

       - Avec plaisirs ! Ce serait un honneur. Mais je ne saurais comment vous remercier … »

       Cette situation n'était pas d'ailleurs sans rappeler celle du forgeron. Il avait décidément beaucoup de chance, et c'était pour le mieux !

       « - Hey, c'est moi qui devrais te remercier d'accepter de me supporter ! Tu sais où ça se passe maintenant, tu pourras revenir t’entraîner quand tu veux, sans problème ! »

       Il hocha la tête, le soleil commençait doucement à décliner dans le ciel en arrière-plan.

       « - Allez, t'as besoin de te reposer après tout ça. À la prochaine mon garçon, et continue comme ça ! »

       Baldwin le salua, aux anges, avant de dire au revoir aux autres, et de prendre le chemin vers '' La légende d'Aràn '' en sifflotant, courbaturé mais sa confiance renouvelée, prêt pour la suite … Il était un vrai maître d'armes, et il allait pouvoir devenir l'un des meilleurs.

       Il était maître d'armes, et il allait rejoindre les Gardiens !

@Baldwin Nuussian : félicitations, tu deviens Maître d'armes. Tu gagnes 15 de vitalité, 10 de vitesse et 5 de dégâts par passage de niveau. De plus, ton inventaire est augmenté à 5 places. Tu remportes également 135 points d'expérience et 20 pièces d'or (record de points d'expérience donnés battu !)

Excellent Rp !

@Lysandre Nox Caelum : Tu deviens donc Virtuose, tu gagneras désormais 10 de vitalité, 10 de vitesse et 10 de dégâts/niveau. Tu utiliseras les instruments de musique dans lesquels tu pourras mettre des partitions magiques. Tu n'auras qu'une place dans ton inventaire d'armes. Ta boutique se trouve ici. Tu gagnes également 85 points d'expérience et 20 pièces d'or.