Arbre Généaloziggyque

La lignée des Zolero est une famille trop peu prospère pour faire parler d'elle, mais assez riche pour s'être établie confortablement dans l'horizon mondain. Au travers de cet arbre généalogique je m'évertuerais de retranscrire l'histoire des nôtres sans vous épargner les détails les plus coquasses de mon clan.

"Je ne me suis pas mise à genoux pour le plus bel homme du bal pour finir ma vie aux pieds de laiderons" Azelea Zolero

Azelea Zolero, ma mère, était une cantatrice réputée et une danseuse accomplie. La légende raconte qu'elle aurait séduit mon père lors de l'une de ses représentations d'Elektra, célèbre pièce d'antan. C'est elle qui m'a initié aux lettres, la musique, ainsi que plus tard la sorcellerie. Je n'ai jamais eu une relation de fils-mère avec Azelea, dans le sens où à peine plus âgée que moi d'une quinzaine d'année, elle me traitait plus comme un confident que comme son enfant. Pour cela je l'en remercie, car j'ai pu vivre avec elle une vie d'artiste et de bohème, allant et venant derrière ses longues robes toutes plus élaborées et/ou osées les unes que les autres.

Azelea m'a appris à charmer, à parler, et à goûter la vie plutôt que de subir ses aléas, comme évoqué plus haut, elle m'a initié également aux Loges de sorciers, et c'est d'elle que je tiens mon carnet et ma plume. Personnellement, j'ai toujours été plus doué pour les magies débilitantes que pour l'enchantement. Vous auriez dû voir notre premier rituel destinée à faire se nécroser les parties de mon premier amour. Ce goujat a osé préférer la stabilité de mon amie Karen. Oui, Karen.

"Je ne veux pas vivre une autre vie, celle-ci est plutôt chouette" Arthur Zolero

Arthur Zolero est la raison de mes penchants pour les esprits rebelles. Je dois vous prévenir à ce stade que la relation qu'entretenaient mes parents n'avait rien d'un mariage conventionnel puisqu'ils étaient libre de découcher et voyaient en la fréquentation d'autrui une vertu plutôt qu'une immoralité. Arthur, mon père, était lui aussi plutôt un ami, et m'a quant à lui initié aux joies des herbes et autres produits qu'il jugeait -à raison, j'en ai la certitude- nécessaires à l'éclosion de mon âme ; c'était un cartographe et un érudit rêveur, toujours en proie à la contradiction, et mon héros.

Je me souviens encore du jour où des disciples du Dragon ont eu vent des orgies organisées en notre manoir et sont venus trouver Père. Qui a naturellement ordonné aux convives, encore nus, de se servir des contenus des pots de chambre pour les chasser !

"Il n'y a qu'une chose meilleure que l'argent : plus d'argent !" Zomi Zolero

Ah, Zomi. Ma grande sœur. Je dois avouer que Zomi n'a retenu de la vie que ses côtés les plus matérialiste et se riait souvent de mon attrait pour les arts, et je l'en remercie. C'est grâce à elle que j'ai appris la satisfaction de s'acheter un manteau hors de prix, la jouissance à porter une broche en or massif, ou de s'acheter un poney et de le ramener en plein banquet. Zomi Zolero est devenue une vampire avant moi, et m'a conseillé de faire de même, mais continue quant à elle de perpétrer ses crimes quelque part en Dùralas.

Je devrais aller lui rendre visite, on pourrait de nouveau cambrioler en famille. Une activité qui soude.

La Loge

Je pense qu'il serait bon, notamment après mes retrouvailles avec Fred, de faire mention de mon passé. Ces lignes seront moins joviales et légères que mes habituelles, et pour cause, j'ai jadis fait parti d'un groupuscule mercenaire dénommé "La Loge" qui agissait pour les plus offrants. La Loge était une confrérie à cinq têtes, œuvrant dans les milieux clandestins, ayant pour but de prodiguer protection et main armée à qui était capable de s'offrir nos services. Nos prestations allaient de l'assassinat à la coopération sur le long terme, en passant par la sécurisation et le recouvrement de dettes.

Je ne suis pas particulièrement fier de ce passé, mais je ne suis pas assez naïf pour le regretter, un écrivain n'est pas toujours Midas. Je me permets de le noter dans la même catégorie que la famille, car j'ai tout de même œuvré quarante ans au sein de La Loge, et il convient de préciser que j'appellerais les membres de notre ancienne alliance par leurs pseudonymes au cas où des mains malheureuses venaient à se poser sur mes écrits.

Goliath

Goliath, vous vous en douterez, était les bras armés de la Loge. Terromancien spécialisé dans la manipulation de l'acier, il chargeait au travers de nos contretemps et réduisait à néant tout problème sans broncher. Il était notamment réputé pour son utilisation de deux haches à deux mains, dont l'enchantement les rendaient aussi destructrices q'une coulée de lave.

Mirage, notre leader, a rencontré Goliath alors qu'il était encore un orphelin et l'a élevé pour servir naturellement notre cause mais également pour qu'il ne devienne notre armurier. C'est Goliath qui gérait notre matériel, qui lui ressemblait naturellement ; bombes, balistes, et plus largement tout ce qui était très gros et naturellement interdit par n'importe quel gouvernement sensé.

Goliath était en général mon partenaire lors des diverses missions, tant nos domaines se complétaient. Plus globalement il était un ami que je chérissais, et le retrouver après autant de temps est une véritable bouffée d'air frais.

Félin

Félin était les pattes de velours de notre confrérie, et un voleur comme je n'en ai jamais connu. Fier dandy, il déposait à chacun de ses méfaits une statuette de chat sur les lieux de ses cambriolages, autant de provocations envers nos victimes qu'on lui déconseillait mais qu'il ne semblait jamais écouter. Sa nature de thérianthrope chat devait surement jouer sur son caractère régal, pour ne pas dire hautain parfois. Il aimait cependant les gratouilles entre les oreilles lors de ses bons jours...

Félin, lorsqu'il ne s'occupait pas de récupérer quelque missive compromettante, opérait en tant qu'agent dormant au sein du territoire ennemi et nous permettait de préparer nos coups avec une précision seulement permise par des renseignements internes.

Bien qu'il ait disparu des radars depuis notre rencontre avec les assassins, j'ai ouïe dire qu'un diamant gros comme un poing avait été dérobé à une famille de hauts dignitaires Stryges Blancs. On a retrouvé à sa place une figure féline en onyx...

Salomé

Salomé était la compagne de Mirage, et l'experte en arcanes de notre groupe. C'est elle qui s'est occupé de trouver et de recruter nos membres, ses dons divinatoires lui permettant notamment de mettre la main sur l'insaisissable Félin, et c'est également sa personne qui est venu me trouver en la demeure de Sir Shrapnel par un soir d'Halloween.

Salomé prodiguait soins et décoctions, parchemins et runes, et officiait également dans les salons de la noblesse en tant que médium. Ce dernier point est crucial, car c'est souvent au travers de ses clients que l'on obtenait nos contrats en toute discrétion.

Malheureusement, elle perdit la vie dans l'embuscade de la Congrégation, usant de ses pouvoirs pour nos mettre hors de danger grâce à un sort de déphasage. Ironiquement, c'est celle qui nous avait rassemblés qui nous sépara à jamais. Encore aujourd'hui il m'arrive d'entendre son rire jovial et de regretter le jour où nous avons perdu notre amie.

Plume

J'ai déjà mentionné mon changement, et comment j'étais différent auparavant, voilà pourquoi j'inclus mon propre rôle en tant que personnage à part entière de la Loge. Plume n'est pas Ziggy, ou ne l'est plus, tout du moins.

Mes talents de mage, très singuliers, permettaient à la confrérie de disposer d'un soutient efficace sur le champ de bataille, mais également de remanier le cours des événements lorsque nécessaire. Toutefois, dans le guet-apens d'Hukutav, ma magie ne nous aura été d'aucun secours tant les assassins sont rapides et entraînés.

En outre, j'enchantais également les armes de mes compagnons, m'amusant à leur conférer à chacune une histoire et des pouvoirs originaux. Les Haches de Déméter, pour Goliath, et leur tranchant de lave. Crime et Châtiment, les dagues de Félin, lui accordaient célérité et invisibilité. La larme du lac, de Salomé, un bâton pouvant contrôler l'eau, et finalement, les Revolvomatiques, pistolets fétiches de Mirage, faisaient pleuvoir des balles d'énergie bleue sur nos ennemis.

Mirage

Mirage, notre clé de voûte. En dehors de nous avoir réuni, et avoir fait prospérer notre compagnie pendant près d'un demi-siècle, il a été une figure qui nous a toujours conduit dans le respect de chacun et sans jamais faire de nous de vulgaires coupe-jarrets. La Loge était pour nous une sorte de divertissement (avec toute la cruauté inhérente à cette affirmation) et nous y participions seulement pour mettre du défi dans nos vies respectives. Sauf Félin, pour qui le crime était un Art. Car nous agissions bien la plupart du temps pour le "bon" côté.

Mirage s'affairait à gérer la paperasse, les contrats, et gérait nos revenus afin de notamment alimenter notre repère situé dans la forêt de Sapins, dissimulé par les maléfices de Salomé, qui était également leur manoir marital.

Mirage s'est volatilisé après la disparition de son épouse, et si jamais il m'arrivait de le recroiser, ce que je souhaite ardemment, j'espère le voir bien portant en dépit de mes inquiétudes. La perte d'un être si fusionnel ne résulte généralement en rien de sain.

Je pense avoir fait le tour des principaux membres de la Loge, il y avait bien sûr d'autres adhérents et complices, de moindre envergure, mais de petites mains sans lesquelles nous n'aurions jamais vécu et perduré aussi longtemps. Je me refuse néanmoins à assommer de détails ce récit déjà fourni.
La Loge fait partie du passé, Plume est mort en même temps que Salomé, et je ne reviendrais pas à ma vie de sorcier. Le sang appelle le sang, disent les vampires.

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