L'ancien Général du Stolenmark et nouveau membre de la Milice devait s'en retourner au sein de son point de retraite dans les montagnes du Baldor, la forteresse nommée Weissaupt. Il fallait désormais que Greil laisse Jais vaquer à ses occupations au sein de la forteresse en attendant que celui-ci n'ai retrouvé Venta, l'elfe noir propriétaire de la licorne noire. La première mission assignée à Greil était donc de trouver une monture un peu plus digne de la Milice, mais aussi de ce qu'il était de par le passé,et de ce qu'il est devenu, ordre de la cheffe. Avoir une monture d'emprunt ne semblait pas convenir à un Milicien et il faudra bien rendre Jais à Venta un jour. Greil ne pouvait donc pas rester sans transport indéfiniment et en rechercher un dont il pourrait revendiquer la propriété semblait être une option pour le moins obligatoire actuellement.

Ces jours-ci, Elincia n'était curieusement pas seule avec Greil dans les murs de Weissaupt. Arthur, le jeune milicien et ancien soldat du Stolenmark, avait également élu domicile au sein de la forteresse avec sa petite sœur Aleyna, histoire d'essayer de ravier la mémoire de l'ancien général par quelques récits et aventures qu'ont vécus ensemble ces deux soldats. Ce lieu changerait sans doute les habitudes du jeune milicien, comparé à ce à quoi il était habitué dans les quartiers de la Milice et cet endroit serait sans doute plus convenable à sa jeune sœur à la santé fragile. Du moins, ils le seront une foi la forteresse sera remise en état, chose à laquelle Arthur semblait pour le moins heureux à l'idée de participer. Ce fut donc un quatuor bien particulier qui était actuellement en repos au sein de la forteresse gelée et entamant ses réparations progressivement. Ce fut lors de ces moments de repos au coin du feu après une longue journée de travaux divers et variés que l'ancien général réfléchissait à l'animal qu'il devait domestiquer et Greil fini par demander conseil à Elincia, devant Arthur et surtout de sa jeune sœur qui répondit à la place de la vampire et avec ses yeux noirs remplit d'étoiles.

Greil : Elincia, quelle monture est-ce que je devrais me procurer pour continuer nos voyages, d'après toi ?

Aleyna : On va refaire du Griffon ?

Le regard irisé de l'ancien général fut rempli de surprise tandis que la vampire laissa pouffer un rire qui ne fut pas vraiment retenu. Devant le regard interrogatif de l'ancien combattant envers l'enfant qui lui répondait avec un regard plein d'espoirs, ce fut le jeune milicien qui vint apporter son soutien à sa sœur de part quelques paroles. La vampire et seconde du général vint conclure cette petite discussion qui n'était, décidément, vraiment pas en la faveur de Greil.

Arthur : On dirait que vous allez devoir recapturer un Griffon, mon général.

Greil : Recapturer ? J'en ai déjà eu un ?

Arthur : Oui ! L'écusson du Stolenmark n'est pas un griffon pour rien, après tout. Plusieurs d'entre nous avaient un griffon attitré.

Elincia : Je pense que ça ne serait pas une mauvaise chose si tu recommences. La capture tout comme le vol à dos de griffons pourraient te rappeler bien des souvenirs. Et puis tu ne vas pas décevoir une si jeune enfant qui te regarde avec des étoiles d'espoir pleins les yeux. La pauvre petite ...

Greil : Elincia... Tu es pire qu'une Stryge noire.

Elincia : Allons, allons, vos subordonnés sont désireux de vous voir de nouveau à dos de griffon, dans votre splendeur d'entant, mon général.

Une petite discussion qui n'est absolument pas en la faveur de Greil, comme nous l'avions déjà dit. Mais, après tout, que voulez-vous faire contre une enfant qui voit en vous une figure paternel, un adolescent qui vous prend pour son mentor et une vampire qui vous seconde sur absolument tout ? "Attraper un griffon" semble être la bonne réponse à cette question. Les griffons sont de dangereuses créatures des montagnes du Baldor, exactement le même lieu de résidence que notre quatuor, histoire de ne rien arranger. Mais ce sont également des montures fiables et des amis fidèles une fois leur confiance acquise et leur domestication effective. Ce fut donc une chasse aux griffons qui fut organisée. Le lasso et l'appât étaient choisis avec soin et le lieu devrait contenir tout ce qu'un griffon aime, histoire de l'attirer plus facilement. Notre duo se mit donc en marche à la recherche de l'endroit idéal au sein des montagnes du Baldor.

Le mont Tagne était l'endroit le plus indiqué. Le plus haut mont de Duralas contenait quelques endroits peuplés d'arbres pour se dissimuler et d'espace pour qu'un griffon puisse s'y dégourdir. Ces plateaux, parsemés de clairières et de lacs gelés, étaient l'endroit de prédilection pour une telle capture. Ces fières créatures au caractère pour le moins farouche s'arrêtaient régulièrement sur ces points plats pour s'abreuver et se reposer. Il serait ainsi possible de se dissimuler de leur vue aérienne grâce aux quelques arbres et tendre un piège à l'une de ces farouches créatures pour tenter de la capturer. Notre petit groupe s'installa donc discrètement sur l'un de ces fameux plateaux et se fit le plus discret possible. Greil installa son lasso au sol, le recouvrant de neige pour le dissimuler et positionna l'appât en son milieu. Passant la corde dans les branchages d'un arbre et tournant autour de celui-ci, cela permettra de tenir le griffon avec un minimum de force tandis que celui-ci se débattra, enserrant d'autant plus la boucle du lasso sur lui-même dans ses agitations. Le but étant de tirer sur celle-ci à l'instant ou un griffon passera dans le cercle de cordage dissimulé sous la neige. Ce rôle reviendra au jeune Arthur tandis que Greil bondira sur l'animal afin de le plaquer sur le sol jusqu'à ce que l'animal s'avoue vaincu.

Tout était désormais fin prêt, il ne restait plus qu'à attendre l'arrivée d'un griffon pendant qu'ils étaient dissimulés du regard de ces montures volantes grâces aux arbres blancs et la neige glacé du plateau. L'attente sera longue et froide, similaire au climat sur ce mont qui engourdissait les membres des combattants les plus aguerris, jouant sur leur vitesse et leur énergie. Ce fut après plus d'une heure de patience dans ce froid glacial qu'un beau spécimen, digne représentant la noble race des griffons, arriva enfin. Un jeune griffon à la toison et au plumage variant du gris à l'aubrum venait d'atterrir sur le plateau sans avoir remarqué nos deux aventuriers dissimulés. Un magnifique et jeune représentant de son espèce était en train de renifler la neige dans les alentours avant de s'approcher de l'appât, doucement et avec une grande méfiance. Ce fut une fois tout danger apparent écarté que l'animal approcha et entra dans le piège du lasso, commençant à dévorer l'appât tout en pensant être seul. Le jeune Arthur tira de toutes ses forces sur la corde au signal de Greil et essaya de contenir la bête nouvellement attachée par le lasso, appuyant fortement du pied sur le tronc de l'arbre pour ne pas lâcher prise. Le griffon se débattait comme mille diables et Greil fonça sur sa proie. Il fallait maintenir en place l'animal le temps que celui-ci se résigne et cela ne sera vraiment pas une tache facile.

L'ancien général avait réussi son plaquage sur l'animal volant anciennement emblématique du Stolenmark et tenait fermement le griffon récalcitrant par l'encolure. L'aventurier essayait tant bien que mal de maintenir l'oiseau-lion le plus possible au sol pendant qu'Arthur tirait sur le lien pour que celui-ci ne s'échappe pas. Plaquant toujours son pied sur le tronc de l'arbre devant lui, le jeune Milicien tenait aussi bon qu'il le pouvait tandis que l'animal se débattait comme un forcené.

Le mince tronc d'arbre autour duquel le jeune milicien avait entouré sa corde et ou il prenait appui de la jambe contre notre griffon agité était large comme une jambe et nettement moins solide que la force brute de l'animal. Ce ne fut pas une surprise d'entendre le tronc se briser et le jeune milicien choir face contre neige. Une petite erreur qui forme la jeunesse et permettra au jeune Arthur de ne pas se laisser avoir par un arbre trop fin la prochaine fois qu'il chassera une créature volante. La corde s'échappe donc des mains du jeune Milicien quand son nez rencontre la substance poudreuse et froide recouvrant le sol de la montagne. L'ancien général ne dut qu'a ses réflexes de rattraper le lasso, lâchant ainsi le griffon sonné tandis qu'Arthur se relève couvert de neige.

Le Griffon de nouveau libre de ses mouvements va prendre son envol et s'enfuir loin de ce guet-appent. L'ancien général n'eut que le temps de faire le tour d'un arbre nettement plus épais et de tirer sur le lasso en prenant appui de son pied sur le tronc et sur la corde. Juste à temps, merci à la confusion de l'animal et à la longueur du lasso, car une seconde plus tard et Greil n'aurait pas pu essayer d'empêcher ce griffon-ci de fuir. Ce fut d'ailleurs dans un cri étouffé d'oiseau coupé dans son envol que le griffon tomba lourdement au sol. Visiblement sonné et ne comprenant pas quel mauvais tour le maintenait au sol, ce glorieux animal aurait put emmener l'ancien général dans les cieux facilement, mais pas un arbre donc le tronc est large comme deux hommes et les racines aussi profondes.

Notre chasseur d'un jour tend de nouveau le lasso au jeune Arthur et lui indique ou poser son pied, à savoir sur la corde enroulée autour du tronc, histoire que celle-ci ne se déroule pas et que notre jeune milicien apprenne un peu de ses anciens. Malheureusement, le griffon avait vu le duo et avait compris que c'était cette corde tenue par le jeune soldat qui l'empêchait de s'enfuir et non pas le vieux Milicien le secondant. Ce fut donc dans une charge animale que le Griffon fondait sur sa proie jeune et innocente, histoire de retrouver sa liberté de mouvement.

Le général s'interposa. Quel général laisserait ses hommes se faire attaquer à sa place par un griffon après tout ? Greil s'interposa entre le jeune milicien et l'animal, fonçant sur le griffon pour tenter de le plaquer une nouvelle fois au sol. Greil réussi son attaque, mais non sans mal et encore moins sans ripostes. Tandis que notre homme tenait l'animal au sol, le griffon avait donné deux coups de ses puissantes griffes dans le dos du général, lacérant son armure de plates et lui laissant de profondes entailles dans le dos. Malgré la douleur et la sensation chaude du sang coulant sous son armure, l'ancien général tenait bon. Il le fallait, car sans cela, le griffon risquerait de le blesser mortellement et s'en prendra ensuite à son jeune conscrit qui n'y survivrait sans doute pas non plus. Ce fut un particulièrement long instant de plusieurs très longues minutes où ils se débattent tous les deux tandis que le jeune milicien tient le lasso autour de son arbre épais, essayant de ne pas lâcher prise.

Finalement, le griffon s'avoue vaincu et ne bouge plus. Arthur relâche la bride et Greil la pression et l'animal se laisse passer la bride autour du cou, s'attendant à être mangé par ces deux dangereux prédateurs. L'animal est apeuré pour le moment et n'a pas comprit qu'il allait devenir leur monture et sans doute leur ami s'il les laisse l'approcher suffisamment. Ceci viendra avec le temps, mais pour le moment, l'heure en est au bilan. Le dos de l'armure du général est en lambeau et inutilisable et notre homme ne put s'empêcher de lâcher un petit commentaire à ce sujet.

Greil : Il faudra que je la remplace.

Il faut aussi qu'il se fasse soigner, le griffon n'a pas labouré que l'armure de plaque et les plaies saignent bien. Cependant, l'opération est un succès et ils ont désormais un griffon futurement apprivoisé en leur possession. Qu'est-ce qu'un parent ne ferait pas pour faire plaisir à ses enfants, finalement. Notre duo va devoir rentrer à Weissaupt avec un griffon à domestiquer et une armure a réparer. Il serait peut-être temps de restaurer Kavacha plutôt que cette vielle armure de plaque, maintenant qu'on y pense.