Nom : Lonn

Âge : 36

Sexe : Homme

Race : Humain

Classe envisagée : Assassin

Métier envisagé : Sculpteur

Capacité magique : Télépathie unilatérale (peut envoyer ses pensées de manière simple, ne peut pas contrôler aucun autre champ de la télépathie)

Mode hardcore : Non

    Lonn est un humain comme il en existe tant. Il possède certes quelques caractéristiques exotiques (des cheveux blonds qui ont viré au blanc alors qu'il n'avait que la vingtaine, un morceau de tissu placé en permanence par-dessus la moitié de son visage, remonté jusqu'au dessous de ses yeux), mais hormis celles-ci, il est tout à fait commun.
Il mesure un peu plus d'un mètre quatre-vingt, et bien que personne n'avait jamais osé lui demander son poids, ses vêtements près du corps, strictement sanglés, ne laissent aucun doute quant à sa forme physique. Il n'avait jamais eu l'occasion de pouvoir manger à outrance et bien qu'il s'était habilement tenu loin du besoin après son départ de la maison familiale, il n'aimait pas l'excès.
Ce corps fin, longiligne est sanglé de cuir doublé de laine. Il laisse voleter autour de sa cuisse un long pan de tissu sombre, qu'il utilise pour camoufler deux petites sacoches dans lesquelles il place son butin, et le fourreau d'une petite dague à rouelles qu'il réserve pour les interrogatoires.

    Lonn est muet. Il n'a pas eu une enfance particulièrement exemplaire, et bien que dans ses jeunes années, il rêvait d'être un grand chevalier blanc, il grandit entouré de misère et avait vite compris que les chevaliers blancs ne viendraient pas l'aider. Son regard sur le crime changea au fil du temps, et dans son élan d'ambition, il finit par accepter de tuer pour de l'argent à l'âge de quatorze ans. Lonn est discret et calme, et la perte de la parole l'a fait se concentrer sur son ouïe. Il ne tue que pour de bonnes raisons, ou de bons contrats, et garde un esprit critique sur ses actions, quelles qu'elles soient. Il s'intéresse à la politique de près et considère que les guerres sont néfastes, mais bonnes pour les affaires. Il a tendance à considérer les individus plutôt que le groupe auquel ils appartiennent, sans distinction de race, de faction, d'âge, de sexe. Si son mutisme lui a appris une chose, c'est que les actions et leurs preuves parlent bien plus fort que les mots.

    Lonn avait sept ans.
Il pataugeait, pieds nus, dans la boue avec les cochons. Il pleuvait, comme souvent dans ce village de campagne qui l'avait vu naître. Les maisons n'étaient sans doute pas faites de bois noir, mais le ciel au-dessus d'elles assombrissait les couleurs pourtant déjà ternes du bourg.

Le clocher tinta trois fois, et Lonn s'empressa de sortir de la boue. Il cria un "au revoir Cochon !" en direction de son meilleur ami, et tourna les talons pour se mettre à courir sur les pavés de la rue, sale de boue. Plusieurs passants se retournèrent sur son passage, et d'autres durent faire un pas de côté pour ne pas se faire bousculer.

Une à gauche, tout droit, une à gauche, tout droit, tout droit, deux à droite. Lonn fit le tour de la maison, retira promptement la saleté qui collait à ses mollets avec l'eau d'une flaque et entrouvrit la porte. Personne. Bien. Il était arrivé avant son père.

Un chuchotement le surpris de l'escalier qui menait à la chambre que sa petite sœur et lui partageaient.

- Lonn ! Tu dois partir, père t'as vu ! Il vient ! Passe par l...

Son chuchotis se stoppa net alors que ses yeux étaient tournés vers quelque chose qui se situait dans le dos de son frère.

- Vaurien. Bon à rien.

Lonn se retourna, les jambes tremblantes, vers son père. Un homme grand, lourd, qui travaille mal et qui utilise le peu qu'il gagne pour boire. Lonn avait beau n'avoir que sept ans, il savait que son père était un homme mauvais. Il savait aussi que son père ne l'aimait pas. Les gifles étaient trop fortes pour n'être que de simples rappels à l'ordre.

- Dis-moi où tu as mis la bouteille.

La bouteille de vin. Une bouteille cylindrique large, usée par les nombreux remplissages. La bouteille que son père avait toujours à la main dès qu'il rentrait chez lui. La bouteille que son père avait failli utiliser pour tuer sa mère, avant de se raviser.

La bouteille était trop précieuse, il avait utilisé le couteau.

- Parle !

Lonn était terrifié. Le même couteau qui avait tranché la gorge de sa mère était pointé sur son ventre, sa large lame émoussée, peu grâcieuse, semblant terriblement avide de faire une victime de plus à ce moment-là.

- PARLE !

Il ne voulait pas parler. Il ne pouvait pas non plus. Il avait peur des deux issues et ne parvenait pas à faire un choix. Ses yeux étaient inondés et ses guenilles trempées d'urine.

- C'est ta dernière chance de parler, petite enflure.

Comme s'il avait jamais eu la chance de faire quoi que ce soit.

- Très bien. Lonn, le Bavard, aujourd'hui tu ne veux pas parler? Alors tu ne parleras pas demain non plus.

Une main lui agrippa le cou et le leva contre un mur, et le couteau se fraya un chemin entre ses lèvres, puis entre ses dents.
Il y eut un cri étouffé de fillette, il y eut un cri noyé de garçonnet.

Puis il n'y eut plus de cri.


S'il y avait un bon côté à cette histoire, pensait Lonn, c'était qu'il s'était redécouvert grâce à son père. L'ablation de sa langue, son mutisme, avait révélé en lui de modestes talents de télépathe, qu'il utilisait maintenant pour communiquer - ou effrayer.
La deuxième découverte était le meurtre. Après avoir réussi à retourner l'arme contre son père, il avait découvert que le meurtre ne le dégoûtait pas. Il ne lui procurait aucune joie particulière, mais ça ne le dégoûtait pas.

Alors c'était ainsi qu'était sa vie désormais. Depuis ses seize ans, il passe de village en village pour voler les marchands, pour récolter les primes, pour espionner les maris. Il vit de ça, puisque c'est tout ce qu'il connaît. Mais maintenant qu'il a assuré sa survie au terme de longues années d'errance, Lonn veut voyager. Il veut voir plus grand - beaucoup plus grand.
Il veut apprendre les ficelles de la politique, il veut découvrir les secrets des plus grands - et en tirer tout le profit. Il veut rencontrer des gens et apprendre d'eux. Il veut développer son art, et il veut développer sa télépathie. Comment? Il ne le savait pas, mais se diriger vers les grandes villes lui semblait être une bonne idée. D'autant plus qu'il lui faut aussi rassembler des informations sur une organisation qui semble être composée de gens au passé tout aussi trouble que le sien, et d'intentions tout aussi discutables que les siennes...

Lonn veut maintenant trouver sa place dans le monde de Dùralas. Il veut se renseigner sur les factions, notamment sur la Confrérie de l'Ombre, mais reste hésitant quant à tout allégeance... Qui sait, peut-être ses services seraient mieux récompensés par une structure moins sombre?
Il veut également développer sa télépathie, qu'il considère comme un atout majeur, et comme son seul moyen de communication clair.