Les paroles d'Azura se voulaient rassurante, mais j'avais du mal à les croire. Comment le pourrais-je ? Comment peut-elle un seul instant penser que je vais la croire, alors que quelques secondes plus tôt elle tentait de me tuer ? N'avait-elle pas compris la définition de "combat amical" ? Ou bien s'en fichait-elle royalement ? Elle me portait une nouvelle attaque, similaire à la mienne. Au moins mes mots avaient eu le mérite de la calmer un peu, bien que je sentais qu'elle avait encore mis toute sa puissance dans cette attaque.
Elle se lance à nouveau, semble-il pour une manœuvre plus risquée, plus dangereuse. Elle utilise ses ailes mais cette fois, son corps l'abandonne. À force de trop lui en demander, Azura a épuisé toutes ses ressources, et je la vois s'écrouler devant moi, alors que son arme lui échappait des mains. J'ai gagné. Sans dire un mot, je donne un coup de pied dans son épée, pour être sûr qu'elle ne soit pas à portée de mon "alliée". Puis-je réellement considéré comme alliée quelqu'un qui tente de me tuer ? Non.
Les souvenirs remontent. Le combat que nous avions eu contre des soûlards dans cette taverne de BaldorHeim. Déjà à ce moment là, celle qui se présentait comme une jeune fille frêle et innocente s'était révélée sanguinaire, et avait assassiné ces hommes alors que les mettre KO aurait amplement suffit. Je me souviens ensuite de ma rencontre avec l'Imperator, Moradund. Lui aussi n'avait pas hésité à tuer. C'est donc ça les Kazhariens ? Une bande de meurtriers qui se justifient par un simple "il n'y avait pas d'autres options", alors que c'était clairement un mensonge ? Où sont passés les fiers défenseurs de BaldorHeim ? C'était eux que je souhaitais rejoindre. Pas... ça.
Azura. Fis-je d'un ton dur. Les mots me manquent pour exprimer à quel point je suis déçu de toi. Dans une simple joute amicale, tu as tenté à plusieurs reprises de me tuer, alors que nous sommes censés être coéquipiers. Camarade ! Tu tuerais un camarade ? Après tout, j'avais déjà bien vu la dernière fois que tu ne rechignais pas à tuer. Toi... l'Imperator, vous êtes pareils, et je me rends compte à présent que ce n'est pas ce que je recherche. Cette mentalité que vous partagez ne correspond en rien à la mienne. Je n'ai rien à faire à vos côtés. Je n'ai rien à faire chez les Kazhariens, si c'est une faction qui au final, ne vaut pas mieux qu'un vulgaire groupe de bandits.
Je commence à m'éloigner, tournant le dos à celle que je pensais être mon amie, et qui au final a trahi ma confiance. Avant de disparaître de son champ de vision, je lui lance, dédaigneux :
J'espère sincèrement que je n'aurais plus à croiser ta route. Adieu.